Gabon : l'armée annonce la réouverture des frontières avec "effet immédiat"

Publié le 3 sept. 2023 à 12:53

  • Gabon : l'armée annonce la réouverture des frontières avec "effet immédiat"

Les militaires putschistes qui ont chassé mercredi du pouvoir Ali Bongo, à la tête du Gabon depuis 14 ans, ont annoncé samedi la réouverture des frontières avec "effet immédiat" trois jours après leur fermeture, afin de favoriser la "continuité de l'Etat".

Cette décision intervient à l'avant-veille de la prestation de serment en tant que "président de la transition" du général Brice Oligui Nguema prévue lundi et dont la durée n'a pas été précisée. 

Le nouvel homme fort du Gabon a promis vendredi une nouvelle Constitution et un nouveau code électoral, fermant ainsi la porte aux principaux partis de l'ancienne opposition qui l'exhortaient à rendre le pouvoir aux civils en le confiant à Albert Ondo Ossa, arrivé deuxième à la présidentielle du 26 août, qu'elle considère comme frauduleuse.

Les militaires avaient pris le pouvoir moins d'une heure après l'annonce de la réélection du président Ali Bongo Ondimba, affirmant que les résultats de la présidentielle avaient été truqués, et que son régime était marqué par une "gouvernance irresponsable et imprévisible".

La décision de rouvrir les frontières a été prise dans le souci de "préserver le respect de l'Etat de droit, les bonnes relations avec nos voisins et l'ensemble des Etats du monde", a justifié le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, porte-parole du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), dans une déclaration lue à la télévision d'Etat.

Il a également souligné la "ferme volonté" des militaires de "tenir" leurs "engagements internationaux".

M. Oligui Nguema avait promis vendredi des institutions "plus démocratiques" et respectueuses des "droits humains", mais sans "précipitation", après des rencontres menées à un rythme effréné ces derniers jours avec des partis, le corps diplomatique, les organisations internationales, et les bailleurs de fonds.

Le général Oligui a également ciblé "la corruption" de l'ancien pouvoir de M. Bongo, dont la famille dirigeait ce petit Etat d'Afrique centrale riche de son pétrole depuis plus de 55 ans.

Les autorités n'ont en revanche pas levé le couvre-feu qui demeure en vigueur sur l'ensemble du territoire de 18H00 (17H00 GMT) à 6H00 (5H00 GMT), mais "les voyageurs arrivant en République gabonaise ou désireux de partir seront autorisés à circuler sur présentation de leur document de voyage", a précisé M. Manfoumbi Manfoumbi.