Dans son rapport annuel portant sur 2023 publié jeudi, l'ONG dénonce "une augmentation des cas de meurtres, d’enlèvements et de raids perpétrés dans des villages au cours du second semestre", conséquences des "affrontements continus entre groupes armés et forces gouvernementales" dans ces régions.
Dans les zones anglophones, l'ONG déplore notamment "la continuité des attaques systématiques", contre "écoles, élèves et professionnels de l'éducation", régulièrement cibles des séparatistes qui leur reprochent d'enseigner le français.
Selon le rapport, au moins 2.245 écoles ne fonctionnent pas dans ces régions en raison de ces menaces.
Mi-2023, HRW dénombrait plus de 638.000 déplacés à l’intérieur du pays dans les régions anglophones et 1,7 million de personnes nécessitant une aide humanitaire.
Pour l'ONG, les affrontements "se sont poursuivis pour la sixième année, même si le président Paul Biya a déclaré en janvier que de nombreux groupes séparatistes armés s'étaient rendus".
Dans les régions en proie aux conflits, l'ONG alerte aussi sur de "possibles raids militaires abusifs" et "meurtres de civils" perpétrés par les forces gouvernementales "contre des individus soupçonnés d’être des séparatistes ou en représailles à des attaques lancées contre des positions de l'armée".
Au total, "au moins 6.000 civils ont été tués par les forces gouvernementales et les combattants séparatistes depuis le début des violences fin 2016".
Le conflit avait éclaté après que le président Paul Biya, qui dirige le pays sans partage depuis 41 ans, eut fait réprimer violemment des manifestations pacifiques d'anglophones dans les deux régions, qui s'estimaient ostracisées et marginalisées par le pouvoir central dans cette ancienne colonie française.
Dans la région de l'Extrême-Nord, où les civils sont exposés aux meurtres et enlèvements de groupes islamistes armés comme Boko Haram et l'Etat Islamique en Afrique de l'Ouest (ISWAP), 246 attaques ont été signalées en 2023 et au moins 169 civils ont été tués "par des acteurs non étatiques", indique le rapport.
Trois humanitaires camerounais de l'organisation Première Urgence Internationale ont été enlevés mercredi près de la frontière avec le Nigeria dans le Nord du pays et sont toujours portés disparus.
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