Dès le début de l'audience, son avocate Corinne Dreyfus-Schmidt a plaidé pour la "nullité complète" de la procédure saluant au passage "une femme courageuse" qui n'a pas hésité "à faire plus de 6.000 km pour comparaitre devant un tribunal français".
Directrice de cabinet de son père jusqu'à sa mort en 2009 puis collaboratrice de son frère Ali, renversé par un coup d'Etat en août dernier, Mme Bongo est soupçonnée d'avoir accepté d'intervenir en faveur de la société française Egis Route dans l'attribution de marchés publics contre la promesse de huit millions d’euros.
"Pascaline Bongo n'est pas le Gabon. C'est une femme seule", a soutenu son avocate contestant la compétence de la justice française pour "juger des faits qui datent de 14 ans, au Gabon et par une personne de nationalité gabonaise".
A l'époque des faits, a souligné Me Dreyfus-Schmidt, Mme Bongo "n'est plus rien, elle n'est pas à la tête de l'Etat".
Selon le quotidien Libération qui a dévoilé l'affaire, Mme Bongo aurait accepté un "partenariat fictif" pour qu'Egis participe à la création de l'Agence nationale des grands travaux du Gabon via un marché public de consulting.
Cette structure, créée par Ali Bongo après son arrivée à la tête du Gabon, supervisait les chantiers d'infrastructures (routes, stades) et les projets immobiliers publics.
Sur le banc des prévenus aux côtés de Pascaline Bongo, comparaissent Egis Route, représenté par son directeur général, deux de ses anciens cadres et son directeur commercial, Christian Laugier, anciennement chargé des activités Afrique et ex-directeur général du groupe.
Ces quatre prévenus poursuivis pour corruption active sont soupçonnés d'avoir proposé à Mme Bongo une rétrocommission de huit millions d'euros en échange d'un contrat.
Une avocate française, Danyèle Palazo-Gauthier, et l'homme d'affaires gabonais Franck Ping, fils de l'ancien ministre et ex-président de la commission de l'Union africaine (2008-2012) Jean Ping, comparaissent également pour complicité de corruption passive d'agent public étranger.
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