En fin de matinée, l'embarcation partie de Minova (Sud-Kivu) avec à son bord plusieurs centaines de passagers, selon des rescapés et des témoins, a chaviré quelques centaines de mètres avant l'accostage au port Kituku à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu.
"Selon un bilan encore provisoire, il y a 23 décès et 58 survivants, qui ont été pris en charge dans les structures sanitaires de la ville de Goma", a déclaré à l'AFP Espoir Sangoa Bantea, porte-parole du gouverneur militaire du Nord-Kivu.
Une source sécuritaire au port a de son côté évoqué 28 morts.
"La situation est très compliquée et il est encore difficile de donner tous les détails", a expliqué cette source, ajoutant que que les autorités tentent encore de déterminer le nombre total de passagers qui avaient embarqué.
La protection civile et des militaires, épaulés par des pêcheurs, ont mené des opérations de sauvetage jusqu'en fin d'après-midi.
"Jusqu'à présent, on a repêché des corps et d'autres sont encore dans l'eau", selon Chance Bassa, un des pêcheurs qui a participé aux recherches.
Au port, les soldats ont compté les corps tordus et trempés des victimes. La face parfois plaquée contre le sol, les dépouilles d'homme et de femmes sont restées étendues là avant d'être transportées vers des morgues.
Les survivants ont été dirigés vers des hôpitaux. Au moins deux enfants sont décédés avant d'avoir pu recevoir des soins, selon une source hospitalière.
"Beaucoup de gens sont morts, nous ne savons pas combien exactement car nous étions plus de 500 sur le bateau", a déclaré à l'AFP Busime Ruboneka, une rescapée âgée d'une trentaine d'années.
Une autre survivante a évoqué "plus de 200" passagers.
"Le bateau a commencé à pencher et subitement, on s'est tous retrouvés dans l'eau", a raconté Théo Basimane, qui a lui aussi survécu à la noyade. Sa femme et leur bébé âgé de deux mois, ainsi que trois autres membres de sa famille qui voyageaient avec lui, sont pour l'instant introuvables.
"J'ai l'impression que je suis le seul survivant", a-t-il lâché.
Les causes du naufrage restent encore à établir.
Un nombre croissant de personnes choisissent de se rendre à Goma en traversant la pointe nord du lac Kivu par bateau, afin d'éviter les zones terrestres en proie à des combats opposant les forces gouvernementales au mouvement rebelle M23.
Les naufrages sur les lacs et les cours d'eau sont par ailleurs fréquents dans le vaste pays d'Afrique centrale doté de peu de routes praticables. Les bilans humains sont souvent lourds et l'absence chronique de liste de passagers complique les opérations de recherches.
Tous les commentaires 0
CONNECTEZ-VOUS POUR COMMENTER
VIDEOS