Sur les 1.200 condamnés, "plus de 400 vont avoir une remise totale de peine, plus de 750 vont avoir une remise partielle" et trois, "qui étaient condamnés à la prison à perpétuité" verront leur peine "commuée en prison à temps", a précisé le Garde des Sceaux à l'issue du conseil des ministres.
Aucune indication n'a été fournie sur l'identité des personnes qui bénéficieront de la grâce présidentielle.
Par ailleurs, plusieurs modifications du Code de procédure pénale ont été adoptées jeudi en conseil des ministres afin d'améliorer "la réinsertion des personnes auteurs d'infractions" et de "couper en amont le flux des personnes qui sont détenues, souvent pour des peccadilles", a reconnu le ministre de la Justice.
L'ensemble des mesures adoptées ce jeudi visent à "réduire la surpopulation carcérale" a déclaré M. Bayala.
"Le plus grand reproche qui est fait à la justice, c'est sa légendaire lenteur", a-t-il par ailleurs déploré.
Une semaine plus tôt, le gouvernement burkinabè a adopté un projet de loi octroyant une "grâce amnistiante" à plusieurs personnes condamnées pour leur implication dans le putsch manqué de septembre 2015.
Des soldats de la garde présidentielle, dont les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé, avaient alors tenté, sans succès, de renverser le gouvernement de transition mis en place après la chute de Blaise Compaoré, chassé le 31 octobre 2014 par une insurrection populaire après 27 ans au pouvoir.
Pour bénéficier de cette grâce, les condamnés devront "manifester un engagement patriotique dans la reconquête du territoire" et "exprimer leur volonté de participer activement à la lutte contre le terrorisme", a précisé le ministre de la Justice.
Depuis l'arrivée au pouvoir d'Ibrahim Traoré par un coup d'Etat en septembre 2022, la répression s'est accentuée, en particulier contre ceux qui pointent l'absence de résultat contre les jihadistes.
Il n'existe pas de chiffre récent du nombre de personnes détenues actuellement au Burkina Faso mais ces derniers mois, les enlèvements de personnalités jugées critiques du régime militaire au Burkina Faso se sont accélérés.
Des journalistes, des officiers de l'armée, des magistrats, des chefs religieux et des acteurs de la société civile ont été incarcérés ou ont été "mobilisés" pour combattre sur les différents fronts. D'autres ont disparu après avoir été arrêtés.
Depuis près de dix ans, la situation sécuritaire au Burkina Faso ne cesse de se détériorer. Le pays est confronté à de nombreuses attaques de groupes armés jihadistes et près de deux millions de burkinabè sont déplacés à cause du conflit.
Ces violences ont fait plus de 26.000 morts au Burkina depuis 2015, civils et militaires, dont plus de 13.500 depuis le coup d'Etat de septembre 2022, selon l'ONG Acled qui recense les victimes de conflits dans le monde.
Tous les commentaires 0
CONNECTEZ-VOUS POUR COMMENTER
VIDEOS