La cour d'Etat, instance créée en novembre par le régime militaire, doit se prononcer le 10 mai sur la levée de l'immunité présidentielle de Mohamed Bazoum. Mi-août, il a été accusé par les nouvelles autorités au pouvoir de "haute trahison" et d'"atteinte à la sûreté" du pays.
Dans un courrier daté du 23 avril, les avocats demandent un report du délibéré, au motif que Mohamed Bazoum n'a pas été "notifié valablement" de la procédure en cours et n'a pas pu "communiquer librement" avec ses avocats.
"En ne vous assurant pas du respect de ce principe, votre cour méconnaît gravement les droits absolus de la défense", estime Me Moussa Coulibaly, signataire de cette demande.
"Si contre toute attente, la Cour devrait statuer dans le sens d’une levée de l’immunité, elle aura non seulement légalisé un véritable recel de malfaiteurs mais aussi un blanchiment des événements du 26 juillet 2023", jour du coup d'Etat, estiment les avocats.
Ils réfutent également la "qualité d'ancien président" de leur client, qui n'a jamais démissionné.
En avril, les avocats de M. Bazoum avaient demandé à la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cedeao) d'exiger la libération de leur client, à la veille d'un sommet de l'organisation régionale.
Vendredi, une fille du président Bazoum a accusé son prédécesseur, Mahamadou Issoufou, d'être "le cerveau" du coup d'Etat militaire.
Depuis ce coup de force, M. Bazoum et son épouse, Haziza Bazoum, sont détenus dans l'enceinte de la résidence présidentielle à Niamey dans des conditions spartiates. Leur fils, Salem Bazoum, a été libéré en janvier.
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