Deux sources militaires ont affirmé à l'AFP avoir "neutralisé" huit "terroristes" dans la commune de Karimama, au nord-est du Bénin, à la frontière avec le Niger, "mardi vers 1H30" locales.
Les régions septentrionales du Bénin, du Togo et du Ghana subissent depuis quelques années des attaques et incursions de combattants du groupe Etat islamique (EI) et d'Al-Qaïda qui prospèrent au Sahel et cherchent à descendre vers le sud.
"Nous avons mené une opération dans la zone de Karimama qui s’est soldée par une lourde perte pour des individus armés non identifiés soupçonnés d’activité terroriste dans la partie Nord de notre pays", a expliqué l'une des sources, précisant qu'"aucun militaire béninois n'a été tué".
"Ceci s'est passé lors d'une opération offensive des troupes débutée 72H plus tôt", a précisé un autre haut responsable militaire.
Selon une note interne de l’armée dont l'AFP s’est procuré une copie, l'armée aurait récupéré "beaucoup de matériel de guerre".
"Ce succès a été suivi le lendemain mercredi par le démantèlement d'un de leurs réseaux logistiques" au cours duquel "des dizaines de motos et une grosse quantité de carburant ont été récupérées lors de cette opération", précise la note.
"Je sais qu’il y a eu des manœuvres d'hommes en armes dans notre localité", a rapporté un habitant de Karimama joint par téléphone. "On dirait même que nous sommes assiégés à voir la forte et permanente présence des militaires dans la zone depuis quelques jours", a-t-il ajouté.
La région frontalière avec le Burkina Faso, dans le Nord, reste l’épicentre des attaques au Bénin. La frontière avec le Niger est récemment aussi devenue une source d’inquiétude, notamment depuis le renversement du président nigérien Mohamed Bazoum par les militaires en juillet 2023.
En janvier 2022, le Bénin a déployé quelque 3.000 soldats chargés de sécuriser les frontières dans le cadre d'une opération baptisée "Mirador". Il a entamé il y a quelques mois le recrutement de 5.000 soldats supplémentaires pour renforcer la sécurité dans le Nord.
Les autorités béninoises, qui ne communiquent que très rarement sur ces attaques, faisaient état en avril 2023 d'une vingtaine d'incursions transfrontalières depuis 2021.
Fin avril, l'Union européenne a annoncé débloquer 47 millions d'euros, notamment via l'achat de matériel et d'équipements, pour soutenir le Bénin dans sa lutte anti-terroriste.
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