Saadia Mosbah, présidente de l'association Mnemty, "a été placée en garde à vue pour cinq jours", a indiqué à l'AFP le chef de la Ligue tunisienne pour la défense des droits humains (LTDH), Bassem Trifi.
Selon des médias tunisiens, Mme Mosbah, une Tunisienne à la peau noire, a été arrêtée par la police lundi soir pour des soupçons de "blanchiment d'argent" et son domicile fouillé.
Mme Mosbah et son association avaient été en première ligne dans la défense des migrants originaires d'Afrique subsaharienne en Tunisie après un violent discours en février 2023 du président tunisien, Kais Saied, dénonçant l'arrivée de "hordes de migrants clandestins" dans le cadre d'un complot "pour changer la composition démographique" du pays.
En présidant une réunion du Conseil de sécurité nationale tunisien lundi, M. Saied a répété que son pays "ne sera pas une terre pour implanter ces gens-là" et "veillera à ne pas être un point de passage".
Sans les citer nommément, M. Saied s'en est en outre pris à "des associations et des organisations" qui reçoivent selon lui "des sommes astronomiques de l'étranger".
"Ces associations pleurnichent et versent des larmes dans les médias. La plupart de leurs responsables sont des traîtres et des mercenaires", a-t-il chargé.
Plusieurs centaines de migrants originaires d'Afrique subsaharienne ont été évacués de force vendredi de campements, installés devant des agences onusiennes à Tunis, puis "déportés vers la frontière algérienne", selon le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES).
La Tunisie est l'un des principaux points de départ avec la Libye de l'émigration clandestine vers l'Italie.
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