Deux jours après une première manifestation de quelques centaines de personnes dans la capitale Nairobi, la mobilisation de la "génération Z" kényane s'est étendue à travers le pays, dans le cadre d'un mouvement inédit lancé à peine une semaine plus tôt sur les réseaux sociaux, hors de tout cadre politique.
Baptisé "Occupy Parliament" ("Occuper le Parlement"), il a cristallisé autour du mot-dièse #RejectFinanceBill2024 l'opposition au projet gouvernemental de créer notamment une TVA de 16% sur le pain et une taxe annuelle de 2,5% sur les véhicules particuliers, pour financer le budget 2024-25.
Face au mécontentement croissant, le gouvernement du président William Ruto avait annoncé mardi retirer la plupart des mesures fiscales prévues dans le texte, qui doit être voté au parlement avant le 30 juin.
Mais les manifestants demandent son retrait intégral.
Jeudi, des cortèges ont défilé, au son des sifflets et vuvuzelas, dans les bastions de l'opposition à Mombasa (est) et Kisumu (ouest), à Eldoret (ouest) dans la vallée du Rift d'où est originaire le président, ou encore dans les villes de Nanyuki (centre), Nakuru (centre), Nyeri (centre), Kisii (sud-ouest)...
A Nairobi, la manifestation, qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes selon un journaliste de l'AFP, a été émaillée de quelques heurts, tandis que des pneus et du mobilier urbain ont été brûlés.
Plusieurs organisations, dont Amnesty International Kenya, ont affirmé dans un communiqué qu'au moins 135 personnes ont été arrêtées à travers le pays, et au moins 200 blessées dans la capitale Nairobi.
Sur X, la Croix-Rouge kényane a affirmé que 8 se trouvaient dans un état grave.
La tension était cependant moindre que lors des manifestations contre la vie chère organisées l'an dernier par l'opposition et qui avaient donné lieu à des affrontements meurtriers et des pillages.
Aucun chiffre de mobilisation n'est disponible lors de manifestations au Kenya.
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