Le président rwandais prévient que l'Afrique du Sud n'a "pas sa place" dans l'est de la RDC

Publié le 30 janv. 2025 à 09:12

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Crédit Photo : Autre Presse

Le président rwandais Paul Kagame a averti jeudi que les troupes sud-africaines n'avaient pas leur place dans l'est de la RDC et qu'il était prêt à une confrontation avec Pretoria, qui y participe à des forces de maintien de la paix en appui de l'armée congolaise.

Treize soldats sud-africains sont morts la semaine dernière lors d'une offensive éclair du groupe antigouvernemental M23 et de ses alliés des forces rwandaises, qui ont pris ces derniers jours la quasi-totalité de Goma, la grande ville de la région, aux soldats congolais.

Ces Sud-Africains faisaient partie de la force de maintien de la paix de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (Monusco), et une force régionale (SAMIDRC) de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), déployées en appui des forces de Kinshasa.

La SAMIDRC "n'est pas une force de maintien de la paix, et n'a pas sa place dans cette situation", a martelé M. Kagame dans un message publié sur X.

"Elle a été autorisée par la SADC en tant que force belligérante engagée dans des opérations de combat offensives pour aider le gouvernement de la RDC à lutter contre son propre peuple, en travaillant aux côtés de groupes armés génocidaires comme les FDLR qui ciblent le Rwanda", a-t-il ajouté.

Le Rwanda affirme que sa priorité pour l'est de la RDC est de détruire les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), groupe armé créé par d'anciens responsables hutu du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994.

Beaucoup d'analystes soulignent toutefois Kigali est surtout intéressé dans cette région par ses nombreuses richesses naturelles très convoitées comme le tantale et l'étain, massivement utilisés dans les batteries et les équipements électroniques, ou l'or.

M. Kagamé, qui a parlé avec le président sud-africain Cyril Ramaphosa mardi, après l'annonce de la mort des soldats sud-africains dans l'est de la RDC, a démenti que Pretoria l'ait à cette occasion averti que de nouveaux affrontements dans la région seraient considérés comme une "déclaration de guerre", comme l'ont rapporté plusieurs médias.

Mais il a prévenu: "si l'Afrique du Sud préfère la confrontation", le Rwanda peut réagir "à tout moment" en prenant en compte ce "contexte".