Ile Maurice: l'ex-ministre des Finances interdit de quitter le territoire

Publié le 7 janv. 2025 à 17:08

  • Ile Maurice: l'ex-ministre des Finances interdit de quitter le territoire

L'ex-ministre mauricien des Finances Renganaden Padayachy, lié à une enquête pour malversation, a été interdit de quitter le territoire, ont rapporté mardi des médias locaux.

Un "avis d'arrestation au départ" a été émis lundi, quelques jours après l'arrestation de l'ex-gouverneur de la Banque centrale, Harvesh Seegolam, selon plusieurs publications.

Cette décision s'inscrit dans le cadre d'une enquête policière sur le décaissement considéré comme illégal de plus de 960.000 euros à partir d'une entreprise d'investissements appartenant entièrement à la Banque de Maurice -  Mauritius Investment Corporation -  au profit d'une entreprise de sondages, Menlo Parks ltd/Pulse Analytics, écrit le quotidien Le Mauricien.

Interrogé après la déposition d'un employé de la Banque de Maurice, son directeur, Jitendra Bissessur, a indiqué avoir été forcé de faire ce décaissement le 27 octobre 2024, juste avant les législatives, sur ordre de l'ex-gouverneur de la Banque centrale, poursuit le quotidien.

M. Seegolam, qui se trouvait à l'étranger en décembre, a été arrêté à son arrivée à Maurice vendredi, puis libéré après avoir payé deux cautions totalisant environ 9.600 euros.

Le coalition du nouveau Premier ministre mauricien Navin Ramgoolam a remporté fin 2024 une victoire éclatante aux législatives, marquant son retour au pouvoir après 10 ans dans l'opposition.

Dans cet État de l'océan Indien vu comme un modèle de stabilité et de prospérité sur le continent africain, la campagne a mis en lumière des inquiétudes économiques et démocratiques, sur fond d'un scandale d'écoutes téléphoniques qui a ébranlé le parti au pouvoir, largement défait dans les urnes.

"Beaucoup de personnes me disent qu’il ne peut pas y avoir d’immunité pour ceux qui ont abimé notre pays de cette façon", a déclaré le Premier ministre lors de son message à la nation prononcé le 1er janvier.

"Je dis à chaque Mauricien: toutes ces personnes auront à répondre de leurs actions (...), peu importe le niveau auquel elles exerçaient le pouvoir", a-t-il assuré.