Gabon: les avocats français des Bongo attestent de marques de torture

Publié le 9 janv. 2025 à 18:26

  • Gabon: les avocats français des Bongo attestent de marques de torture

Les avocats de Sylvia et Nourredin Bongo, incarcérés au Gabon depuis le coup d'Etat d'août 2023, ont affirmé jeudi avoir "reconnu" des marques de torture sur le corps du fils de l'ex-président Ali Bongo, dont l'épouse a selon eux subi des "tortures psychologiques".

"J'étais ancien ambassadeur (français) pour les droits de l'Homme et j'ai parfois dans ma vie vu des torturés et j'ai reconnu les marques de chocs électriques sur son torse, dans son dos", a déclaré Me François Zimeray à l'AFP, mentionnant également des marques similaires "sur les bras".

Sylvia Bongo a de son côté décrit à ses avocats des "traitements dégradants comme par exemple des jets d'eau froide et surtout la torture psychologique que constitue le fait de voir son propre fils torturé sous ses yeux", selon Me Zimeray.

Des propos corroborés par sa consoeur Me Catalina de la Sota.

Près d'un an et demi après l'incarcération de leurs clients, les deux avocats français ont pu fin décembre leur rendre visite en prison, où "leurs conditions (de détention, NDLR) sont en elles-mêmes constitutives de torture", ont-ils jugé jeudi.

Peu après cette visite, le procureur de la République Bruno Obiang Mve avait déclaré que les avocats des Bongo avaient pu constater "que leurs clients n'ont jamais été torturés au sein de la prison de Libreville", ce que Mes de la Sota et Zimeray avaient déjà qualifié d'"allégations mensongères".

Depuis le coup d'État du 30 août 2023, l'ex-président Ali Bongo vit dans sa résidence privée de Libreville, "libre de quitter le pays" selon le gouvernement.

L'ancienne Première dame, 61 ans, et son fils de 32 ans sont détenus à la prison centrale de Libreville. Ils ont été "inculpés pour des faits d'une extrême gravité", selon le pouvoir, Noureddin Bongo notamment pour "corruption" et "détournements de fonds publics", et Sylvia Bongo pour "blanchiment de capitaux, recel, faux et usage de faux".

Questionnées en février par l'AFP au sujet de "traitements dégradants" et d'actes de torture qu'auraient subis Sylvia et Nourredin Bongo, des sources diplomatiques françaises avaient indiqué n'"avoir pas connaissance des faits allégués".