Un permis d’extraction industrielle du cuivre a été accordé à une société nationale, la Compagnie Minière de l’Aïr (Cominair SA), à Tabelot et Dabaga, des communes de la région d’Agadez (Nord), a indiqué le gouvernement dans un communiqué du conseil des ministres consulté par l’AFP dimanche.
Avec le début de l’exploitation du cuivre, "le Niger poursuit son programme de diversification de la production minière" et "marque son entrée dans le cercle restreint des pays producteurs de ce minerai stratégique", a commenté le gouvernement de ce pays dirigé par une junte militaire depuis un coup d'Etat en juillet 2023.
Des recherches ont permis la découverte d'un "gisement important de cuivre", assure-t-il.
La production envisagée est de 2.700 tonnes de cuivre par an sur une durée de 10 ans et devrait générer 300 emplois directs. La redevance minière doit rapporter 4 milliards de francs CFA (6 millions d'euros) à l'Etat.
Par ailleurs, un permis pour une "petite exploitation minière d’uranium" est accordé à une autre société nigérienne,la Compagnie Minière de Recherche et d’Exploitation (Comirex SA) dans la commune rurale de Dannet située dans le département d’Arlit, ajoute le communiqué.
La production envisagée est de 300 tonnes par an, sur cinq ans.
Cominair et Comirex sont des sociétés de droit nigérien "appartenant à des nationaux", avec des participations de l'Etat atteignant respectivement 25% et 40%, selon le gouvernement.
Le régime militaire arrivé au pouvoir par un putsch en juillet 2023 revendique une politique souverainiste, en particulier sur les questions minières.
Il a notamment retiré au groupe français Orano qui extrait l'uranium nigérien depuis 50 ans, son permis d'exploitation du grand gisement d'Imouraren dont les réserves sont estimées à 200.000 tonnes.
Orano a également acté la perte de contrôle de la Somaïr, sa filiale au Niger, dénonçant "l'ingérence des autorités" et déplorant leur "refus systématique de dialogue".
La société française a engagé deux arbitrages internationaux contre l'Etat du Niger.
Ce bras de fer illustre les tensions entre le Niger et l'ex-puissance coloniale française à laquelle le régime militaire a tourné le dos depuis son arrivée au pouvoir.
Mi-février, Alio Daouda, le ministre nigérien de la Justice a déclaré à la télévision publique, que son pays ne signera plus aucun contrat minier qui prévoit un mécanisme "d’arbitrage hors Niger".
Le Niger est également producteur de pétrole, d’or.
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