Selon le rapport de la NIBSS, 52,26 milliards de nairas (environ 33 millions d'euros) ont été détournés en 2024, contre 11,61 milliards de nairas (7 millions d'euros) en 2020.
"Le montant perdu à cause de la fraude a augmenté au cours des cinq dernières années avec la croissance des transactions financières dans le secteur des paiements numériques", a indiqué le régulateur.
Le pays d'Afrique de l'Ouest, qui abrite un secteur technologique et financier florissant, est confronté depuis des décennies à la menace des "Yahoo boys", des fraudeurs ainsi surnommés en raison de leur maitrise d'internet.
Les fraudeurs ont tenté de voler 86,36 milliards de nairas (54 millions d'euros) en 2024, d'après la NIBSS.
Le système de paiements numériques du Nigeria est considéré comme l'un des plus robustes d'Afrique, et les startups technologiques du pays ont levé près de 400 millions de dollars en 2024.
Ces services sont devenus encore plus importants ces dernières années, alors qu'une pénurie de liquidités et des réformes monétaires ont poussé davantage d'utilisateurs à se détourner de la monnaie physique.
Il a été rapporté que les fraudeurs utilisent diverses méthodes pour s'accaparer des fonds, tel que l'ouverture de comptes avec les identités volées de personnes âgées, de mineurs et d'étrangers.
Le Nigeria figure sur la "liste grise" des organismes de surveillance internationaux, aux côtés du Soudan du Sud, de la Bulgarie, de Monaco et de la Croatie, en raison de ses manquements dans la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme.
La Commission nigériane des crimes économiques et financiers (EFCC), l'agence anticorruption, a arrêté plusieurs étrangers en lien avec les fraudes sur internet au cours des derniers mois.
En décembre, l'agence a arrêté 792 suspects dans le quartier de Victoria Island à Lagos.
Les gangs étrangers recrutent des complices nigérians pour trouver des victimes en ligne par le biais de techniques de phishing (l'hameçonnage), ciblant principalement des Américains, des Canadiens, des Mexicains et d'autres personnes dans des pays européens, a indiqué le porte-parole de l'EFCC, Dele Oyewale dans un communiqué.
Le bureau des statistiques du Nigeria a annoncé en début d'année, qu'elle prendrait désormais en compte les activités économiques illégales et cachées lors du calcul du PIB du pays.
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