Dès l’ouverture des travaux, Dr Jean Marc Segoun, Directeur des opérations de la Fondation, a insisté sur la volonté de son institution de faire de la "démocratie substantive" un axe fondamental de réflexion pour le devenir des sociétés africaines et diasporiques. Il a aussi déclaré que l’antenne Océan Indien, hébergée par l’Université Catholique de Madagascar, sera un moteur de ce renouvellement de la pensée.

Le Secrétaire Général du ministère de l’Environnement et du Développement durable de Madagascar, Moïse Rasamoelina, a souligné l’importance d’impliquer les populations dans les décisions qui impactent leur vie : "Il ne peut y avoir de démocratie si les populations ne sont pas associées aux décisions qui concernent leur mode de vie. Nous devons leur donner une place". Pour lui, ce colloque devrait aboutir à des engagements concrets et non se limiter à un simple échange d’idées.
Professeur Achille Mbembe, Directeur général de la Fondation, a livré une conférence inaugurale percutante, appelant à une redéfinition du rapport au vivant et à l’Afrique. "La vie, le vivant et l’environnement sont la même chose. Et cela, la modernité l’a oublié. Il faut revenir à cet oubli pour sortir de l’impasse", a-t-il affirmé.

Dénonçant la perception réductrice du continent africain comme "objet d’aide et de charité", il a plaidé pour une nouvelle appréhension de l’Afrique comme "réserve de puissance et puissance en réserve". Il a mis en avant l’urgence de s’attaquer aux défis globaux, notamment l’énergie, le climat et la technologie, en insistant sur la nécessité d’une gouvernance planétaire qui prenne en compte la vulnérabilité de la terre.
Durant ces deux jours, 20 communications scientifiques ont permis d’approfondir la réflexion sur cinq grandes thématiques. Une table ronde et un panel de haut niveau ont également enrichi les débats, offrant une plateforme d’échange aux différents acteurs.

En clôture, Randianina Radilofe, responsable de l’antenne Océan Indien, a souligné le caractère essentiel de cet événement dans la mise en place d’une gouvernance plus inclusive du vivant et des biens communs. "Il faut retenir que dans l’Océan Indien, plus qu’ailleurs, les défis sont communs et les solutions doivent être solidaires", a-t-elle affirmé, appelant à une meilleure collaboration entre chercheurs, société civile et décideurs.
Elle a conclu par une réflexion forte : "Une démocratie qui ignore l’environnement est une démocratie inachevée. Un monde qui sacrifie la nature sacrifie aussi sa propre humanité".
Ce colloque a mis en lumière les liens profonds entre la démocratie et les enjeux environnementaux, appelant à une approche plus holistique des processus décisionnels. Les discussions ont fait émerger une vision partagée : pour garantir un avenir durable, il est impératif d’intégrer pleinement les considérations écologiques dans les choix démocratiques.
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