"Le prix bord champ fixé aux planteurs est de 900 FCFA le kilogramme de cacao pour la campagne 2022-2023 contre 825 FCFA (1,25 euro)" a déclaré Yves Koné, le directeur général de l'organisme de régulation du secteur, le Conseil café cacao (CCC) de Côte d'Ivoire.
"Cette campagne s'ouvre dans un contexte marqué par la montée de l'inflation découlant des chocs extérieurs" a souligné M. Koné, lors d'une cérémonie officielle.
De son côté, le ministre ivoirien de l'Agriculture Kobenan Kouassi Adjoumani a déploré une situation préoccupante pour les planteurs "dans un contexte mondial marqué par la crise russo-ukrainienne qui touche tous les marchés agricoles".
"Tandis que les prix des intrants ont fortement augmenté, les prix des produits ont chuté sur les marchés internationaux. Cette tendance paradoxale des marchés était une question préoccupante pour les cacaoculteurs" a-t-il ajouté.
Cest la deuxième campagne cacaoyère après la mise en place en 2021 par la Côte d'Ivoire et le Ghana, deux pays d’Afrique de l’Ouest qui représentent environ 60% du cacao mondial, d'un organe destiné à garantir un prix rémunérateur aux planteurs et "assurer une durabilité à l'économie cacaoyère".
Les deux pays ont instauré dans ce cadre le "Différentiel de revenu décent" (DRD), une prime de 400 dollars par tonne (en sus du prix du marché) destinée à mieux rémunérer les planteurs, dont des millions vivent dans la misère en Afrique de l'Ouest.
Les planteurs des pays tropicaux sont les parents pauvres du secteur: ils ne perçoivent que 6% des 100 milliards de dollars par an que représente le marché mondial du cacao et du chocolat, verrouillé par les grands industriels.
En Côte d'Ivoire, plus de la moitié des planteurs vivent sous le seuil de pauvreté, selon une étude de la Banque mondiale. La situation est comparable au Ghana, où quelque 800.000 familles vivent du cacao.
Le cacao est stratégique en Côte d'Ivoire: il représente 10% à 15% du PIB, près de 40% des recettes d'exportation et fait vivre cinq à six millions de personnes, soit un cinquième de la population, selon la Banque mondiale qui estime que le secteur du cacao doit se transformer pour assurer son avenir et mieux jouer "son rôle de moteur du développement économique".
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