Les commerçants de bétail d’Adjamé en quête de soutien pour leur délocalisation

Publié le 7 nov. 2024 à 18:04 Modifié le 7 nov. 2024 à 20:40

  • Les commerçants de bétail d’Adjamé en quête de soutien pour leur délocalisation

Suite à leur expulsion de Port-Bouët, les commerçants de bétail, occupant le site de l’ancienne casse d’Adjamé, ont lancé un appel au Chef de l’État lors d’une conférence de presse le mardi 5 novembre. Ils sollicitent son soutien pour les aider à faire face à la directive exigeant leur transfert vers le marché de bétail d’Anyama, un changement qui nécessite des aménagements logistiques et des mesures d’accompagnement.

Faisant suite à la mise en demeure reçue le 25 octobre 2024, le district autonome d’Abidjan a ordonné aux commerçants de bétail occupant le site de l’ancienne casse d’Adjamé de libérer les lieux dans les plus brefs délais. La directive leur impose de rejoindre le nouveau marché à bétail situé à Anyama, une zone spécialement aménagée pour centraliser les activités du secteur du bétail dans la ville d’Abidjan. Cette relocalisation s’inscrit dans une volonté des autorités d’organiser et de moderniser le commerce de bétail, en le regroupant dans une seule et même infrastructure, jugée plus adaptée aux standards modernes du secteur.

Cependant, les commerçants ont exprimé des préoccupations légitimes quant à cette relocalisation. Ils insistent sur la nécessité d’accompagnement pour que cette transition se fasse dans de bonnes conditions. Konaté Mamourou, l’un des leaders de cette communauté, a souligné les difficultés logistiques liées au transport des animaux, notamment des moutons et des bœufs, vers le nouveau site. « Aujourd’hui, nous ne pouvons pas partir sans mesures d’accompagnement, car nous devons transporter les moutons et les bœufs. Nous voulons également que le site soit aménagé de sorte que les animaux soient dans de bonnes conditions », a-t-il expliqué.

Les commerçants ne s’opposent pas à la relocalisation en soi, mais insistent sur le fait que le succès de cette transition dépendra largement de l’accompagnement logistique et matériel de l’État. En l'absence de ces mesures d’accompagnement, ils risquent non seulement de rencontrer des obstacles pratiques pour transporter leurs animaux, mais aussi de compromettre la santé et la sécurité des bétails en transit. De plus, l’absence d’aménagements adéquats dans le nouveau marché pourrait nuire à la viabilité à long terme de leurs activités.

Dans cette même veine, Samaké Mohamed, président de la Fédération des commerçants de bétail de Côte d'Ivoire, et Ould Ely Cheick, président du marché des commerçants de bétail, ont exprimé un point de vue similaire. Tous deux ont souligné leur engagement à respecter les décisions gouvernementales tout en insistant sur l’importance de recevoir un soutien adéquat pour faciliter cette transition. Samaké Mohamed a rappelé leur désir de travailler dans un climat de paix et de sérénité, en évitant tout désordre, tandis qu'Ould Ely Cheick a insisté sur le fait qu'ils ne pouvaient s'opposer à l'État, mais qu'ils souhaitaient de meilleures conditions de travail pour continuer à contribuer à l'économie du pays.