Feue Yalé Popouo Marthe a marqué de son empreinte la culture ivoirienne (Dida), en consacrant sa vie à la valorisation du métier de tissage du pagne raphia.
Un engagement et un dévouement, unanimement reconnu par l’ensemble des acteurs culturels du Lôh-Djiboua, qui ont décidé de lui rendre un vibrant hommage à titre posthume.
En effet, selon Jean-Yves Séri, Directeur régional de la Culture du Lôh-Djiboua, il a été impressionné par l’engagement de Marthé Yalé dans la promotion de la culture Dida, lors de sa première rencontre avec la défunte en 2022.
Il a avoué avoir été particulièrement édifié par l’attachement viscéral de cette dame à la pérennisation de l’art vestimentaire Dida, à travers le pagne raphia.
"Elle en parlait avec beaucoup de passion et de conviction qu’on aurait dit qu’elle vit pour et par son art. C’est à juste titre, qu’elle a représenté le Lôh-Djiboua et la Côte d'Ivoire, avec brio, à des expositions nationales et internationales", a-t-il témoigné.
Par ailleurs, le Directeur régional de la Culture s’est félicité du "Maman Yalé" (comme on l’appelait affectueusement) est partie en laissant des jeunes gens qu’elle a formés et un centre artisanal spécialisé dans la formation des jeunes au métier du tissage et dans la fabrication des produits dérivés du raphia ainsi que de l’huile de palme.
"Je souhaite que cet héritage ne disparaisse pas avec elle et qu’il y ait des gens de bonne volonté pour perpétuer son œuvre", a-t-il souhaité.
Fulbert Wandji, 4e adjoint au Maire de Divo, a indiqué que cette cérémonie d’hommage va au-delà de celui qui devrait être rendu à l’illustre disparue, parce ce qu’on pourrait même rendre hommage à toute la région du Lôh Djiboua, celle-ci en étant une de culture.
"C’est vrai que notre mère Marthe Yalé est décédée, mais moi je dis, elle n’est pas morte, parce que quand on est de la culture on en meurt pas. Nous n’allons plus la voir physiquement, mais ses œuvres sont là. Et elles feront toujours vivre Divo et la Côte d’Ivoire", a-t-il déclaré.
Le mot de la famille a été dit par Marie Viviane Yalé, sœur de la défunte. Celle-ci a salué la qualité des personnalités présentes.
Elle a ensuite rappelé avec émotion les qualités qu’incarnait sa défunte sœur ainée, à savoir une conviction à nulle pareille dans tout ce qu’elle entreprenait, la passion et l’abnégation au travail. D’où la persévérance pour la réalisation de son rêve, qui n’a été autre que la construction d’un centre dédié à la promotion du pagne raphia.
"Quand elle avait décidé quelque chose, elle savait que c’est ce qui était bien pour elle et pour les générations futures. Elle ne lésinait pas sur les moyens pour atteindre son objectif", a-t-il témoigné.
En définitive, de l’ensemble des interventions au perron de cette première cérémonie d’hommage, à titre posthume, à Marthe Yalé, grande promotrice du pagne raphia (Gnigblélokui, en dida), nous pouvons retenir les perspectives pour la pérennisation de son œuvre.
Il s’agit notamment de rebaptiser le Centre les Palmiers de Divo en y ajoutant le nom de la défunte, notamment, le Centre les Palmiers Marthe Yalé de Divo ; sensibiliser les tisserands du Raphia à adhérer à l'association de Marthe Yalé dénommée : Association pour la rénovation de la culture Dida (ARCULDI), en payant leur droit d'inscription ; redynamiser la formation à travers des modules pour professionnaliser le métier du tissage du raphia au Centre les Palmiers ‘’Marthe Yalé de Divo’’ ; renouer les partenariats avec les bailleurs de fonds (Centre Suisse de Recherche Scientifique), l'État de Côte d'Ivoire et les Collectivités locales et territoriales.
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