Ce sont 4000 femmes potières issues de toutes les régions de la Côte d’Ivoire qui pratiquent cet art et en font une activité génératrice de revenus. Elles s’évertuent à perpétuer un savoir-faire traditionnel en ayant à l’esprit qu'il leur faut s’adapter et professionnaliser la filière. Elles exercent principalement dans les régions des Lacs, de la Vallée du Bandama, des Savanes, du Denguélé et du Woroba.
A l'initiative du Prof. Lacina Coulibaly, Président de l’Université Polytechnique de Man (UPM), des équipes de chercheurs ont investi les zones de travail des portières pour des études sur la filière de la céramique traditionnelle.
Il ressort que cette filière est en souffrance et est menacée. Les résultats des études des chercheurs de l'UPM montrent cependant que la filière de la céramique traditionnelle peut-être attrayante, car pourvoyeuse d’emplois et contribuera efficacement à l'autonomisation des femmes.
L'atelier de restitution a mis en lumière les conditions de travail des potières, leurs techniques de production, les modes de transmission du savoir-faire, les circuits de commercialisation, les traits de ressemblance entre les productions potières à travers la Côte d’Ivoire, en vue d’établir des similitudes entre les peuples.
Cissoko Saran, coordinatrice du projet a indiqué que l'étude menée par les chercheurs de l'UPM a abouti à plusieurs conclusions et résolutions. Il s'agit entre autres de la professionnalisation de l'activité potière, la création d'un produit touristique, la cartographie et carrières des potières en Côte d’Ivoire, avec l'implication des bailleurs de fonds pour un programme de financement.
Khalil Konaté, Président du Conseil régional du Hambol et Président du Conseil d'administration de la Société pour le développement minier (Sodemi) s'est réjoui de l'étude et a félicité l’UPM pour et son Président son leadership. Il a aussi insisté sur la nécessité de créer un marché ivoirien de la poterie. Cela passe, selon lui, par l'organisation des acteurs en coopératives.
Pour le Prof. Lacina Coulibaly, l'étude a révélé tout l'intérêt qu'il y a à sauvegarder l'activité des potières. "Il y va de l'autonomisation des femmes. Nous avons détecté les difficultés des femmes qui pratiquent cette activité de la poterie, notamment la pression sur le foncier, la pénibilité du travail, etc. Il faut tout faire pour que ce savoir-faire ancestral puisse être perpétuer et cela se fera avec la professionnalisation du secteur. Nous avons un plan opérationnel pour cette professionnalisation de l'activité de la céramique. C'est pourquoi, en plus des ministères concernés, nous avons également convié à cette rencontre les conseils régionaux afin que les pouvoirs publics puissent se saisir de la question" a-t-il souligné.
Tous les commentaires 0
CONNECTEZ-VOUS POUR COMMENTER
VIDEOS