"La femme idéale" et "Joséphine" : quand le théâtre ivoirien s’attaque aux clichés et aux abus

Publié le 19 déc. 2024 à 07:09

  • "La femme idéale" et "Joséphine" : quand le théâtre ivoirien s’attaque aux clichés et aux abus

La troupe théâtrale les Sages de la Justice Divine (Sajdi) a captivé son public, le dimanche 15 décembre 2024, avec deux représentations marquantes. À travers les pièces "La femme idéale" et "Joséphine", Sajdi aborde des problématiques au cœur des réalités sociales ivoiriennes.

Dans "La femme idéale", la troupe questionne le mythe de la perfection féminine dans le mariage. "Il n’existe pas de femme parfaite", souligne Pierre-Marie Kodia, président de Sajdi et enseignant de théâtre à l’INSAAC.

La pièce montre qu’il appartient à l’homme d’accepter et de construire une relation épanouie avec sa partenaire plutôt que de chercher une "meilleure" ailleurs.

Ce message, servi avec une mise en scène percutante, a résonné auprès du public, rappelant que l’amour et le respect mutuel sont les piliers d’un foyer stable. 

La pièce "Joséphine" quant à elle, explore les dérives de la corruption judiciaire. Au cœur du récit, une juge et son officier, accusés d’avoir acheté leurs postes, voient leur impartialité remise en question.

L’histoire prend un tournant dramatique lorsqu’un homme, victime de violences conjugales, dévoile le caractère toxique de son épouse, Joséphine. Par cette intrigue, Sajdi dénonce non seulement les abus de pouvoir, mais aussi les préjugés qui affectent la justice. 

Depuis sa création officielle en 2013, bien qu’actif depuis 2010, Sajdi ne cesse d'utiliser le théâtre comme outil de sensibilisation. En témoigne leur pièce "Le vivre ensemble", jouée dans plusieurs villes pour réconcilier les Ivoiriens après la crise post-électorale. Ce travail leur a valu d’être sacrés lauréats de Vacances culture, catégorie théâtre, trois années consécutives (2011, 2012 et 2013). 

"À partir de février 2025, nous irons dans l’intérieur du pays pour montrer ces pièces aux populations", a annoncé Pierre-Marie Kodia. Avec des thématiques toujours plus actuelles, Sajdi continue d’incarner un théâtre engagé au service de la société.