L'attiéké, une semoule de manioc à la saveur légèrement aigre, est un pilier de l’alimentation en Côte d’Ivoire et dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest. Préparé à partir de tubercules de manioc séchés, broyés et fermentés avant d’être cuits à la vapeur, ce plat accompagne poissons, viandes et sauces dans des repas quotidiens et lors de grandes cérémonies comme les mariages et les funérailles.

Selon Ramata Ly-Bakayoko, déléguée permanente de la Côte d’Ivoire auprès de l’Unesco, "ces savoir-faire, transmis de génération en génération, incarnent l’identité des peuples lagunaires, mais ont aujourd’hui dépassé les frontières nationales pour s’intégrer dans des cultures variées, du Burkina Faso à la Chine".

L'inscription à l’Unesco confère à l’attiéké une reconnaissance qui renforce son importance sur les plans culturel et économique. Produit majoritairement par les femmes, ce plat constitue une source d’autonomie financière et de valorisation sociale pour les communautés locales.

La maîtrise de sa fabrication, souvent transmise oralement ou par observation, garantit aux femmes et jeunes filles une place centrale dans la société ivoirienne tout en leur permettant de poursuivre leur scolarité. "L’attiéké des lagunes", labellisé en 2023 par l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) en tant qu’indication géographique protégée (IGP), bénéficie désormais d’une protection renforcée sur les marchés internationaux.

Outre son rôle dans la cohésion sociale et l’identité nationale, l’attiéké illustre la richesse culinaire ivoirienne sur la scène internationale. Depuis plusieurs décennies, ce plat s’impose dans les assiettes de nombreux pays africains, européens et asiatiques.

L’inscription de l’attiéké au patrimoine de l’Unesco est une victoire culturelle et stratégique pour la Côte d’Ivoire. Elle ouvre de nouvelles opportunités pour la promotion du pays et pour le développement économique des communautés locales, tout en préservant un savoir-faire ancestral.