Selon Yao Silvère, la politique nationale repose sur cinq axes majeurs, notamment le renforcement du cadre institutionnel et réglementaire. Ce volet vise à structurer le secteur en mettant en place des réglementations adaptées pour encadrer les activités artisanales et assurer leur reconnaissance officielle. Cela passe par l’enregistrement obligatoire des artisans au Registre des métiers.

Ensuite, la digitalisation du secteur est tout aussi nécessaire. L'objectif est de moderniser l’artisanat en intégrant des outils numériques pour la gestion, la promotion et la commercialisation des produits artisanaux. Cela permettra aux artisans d’accéder à de nouveaux marchés et de rendre leur activité plus compétitive.

Un pan tout aussi important de cette politique est le développement des infrastructures et des sites artisanaux. Le gouvernement prévoit ainsi la construction et la réhabilitation d’espaces dédiés à l’artisanat, afin d’améliorer les conditions de travail des artisans et de faciliter l’exposition de leurs produits à une clientèle plus large.

Également, les capacités techniques et managériales des artisans se verront renforcées. Des formations seront dispensées pour aider les artisans à perfectionner leurs techniques de production et à mieux gérer leurs activités, avec un accent particulier sur la qualité et l’innovation.

Enfin, la question cruciale du financement du secteur de l'artisanat est également au cœur de cette stratégie gouvernementale. Des dispositifs d’appui financier, à travers des guichets spécialisés comme l’Agence Emploi jeunes et le GUDE-PME, sont mis en place pour soutenir les artisans dans le développement et la pérennisation de leurs activités.

Dans cette dynamique, les artisans sont encouragés à formaliser leurs activités afin de bénéficier des fonds d’accompagnement et des opportunités mises en place par l’État. L’enregistrement au Registre des métiers est une condition essentielle pour accéder à ces avantages.

Par ailleurs, la contribution de l’artisanat à l’économie nationale est significative, représentant 19,5 % du PIB en 2022, avec une valeur ajoutée en hausse de 124 % entre 2015 et 2022.

Enfin, la 6ᵉ édition du Marché Ivoirien de l’Artisanat (MIVA), prévue du 22 au 27 avril 2025 au Parc des Expositions d’Abidjan, sera l’occasion de promouvoir ce secteur clé sous le thème "Artisanat, femme et transformation".