Jeudi dernier, la préfecture de la région Ile-de-France, sur la base des analyses bactériologiques de juin et juillet, a autorisé "en principe" les épreuves de natation en eau libre qui doivent se tenir samedi et dimanche entre le Pont Alexandre III et le Pont de l'Alma, en plein centre de Paris, ainsi que celles du triathlon du 17 au 20 août.
Ce week-end il s'agit précisément d'une épreuve de Coupe du monde de natation en eau libre organisée sous l'égide de World Aquatics, la fédération internationale de natation.
Mais surtout, elle fait figure de "test" pour les organisateurs des JO de Paris, manière de roder l'épreuve olympique de l'année prochaine. Les nageuses samedi et les nageurs dimanche crawleront 10 kilomètres, en réalité plusieurs boucles d'1,6 km entre les deux célèbres ponts, la Tour Eiffel en arrière-plan, organisateurs et autorités les yeux rivés sur la qualité de l'eau.
Ce sera aussi une prémisse aux futures baignades promises pour 2025 par la maire de Paris, Anne Hidalgo, sur trois sites alors que la baignade y est interdite depuis 1923.
- En attente d'une amélioration météo -
Mais l'épreuve du week-end, un entraînement étant programmé vendredi matin également, pourra-t-elle se tenir ?
"S'il n'y a pas d'amélioration météo, ça va être compliqué", concédait mardi une des autorités concernées. Car entre Eaux de Paris, le comité d'organisation des JO, la mairie de Paris, la préfecture d'Ile-de-France ... beaucoup sont en effet penchés sur les résultats d'analyses de l'eau qui doivent respecter les normes requises par la fédération internationale, analyses à la recherche notamment de la fameuse bactérie Escherichia Coli et des entérocoques.
Des prévisionnistes météo sont aussi régulièrement consultés.
Car c'est bien la pluie qui pourrait gâcher la fête sportive, en particulier des pluies intenses qui ramènent des eaux usées dans le fleuve, en faisant déborder les égouts.
Après plusieurs jours de précipitations en Ile-de-France, et encore de la pluie prévue mercredi, jeudi et vendredi, les analyses seront elles bonnes ? Des doutes émergent. "Il y a un risque", abonde une des autorités concernées en attente des derniers résultats d'analyses réalisés par Eaux de Paris.
D'autant que tous les chantiers permettant d'absorber ces eaux fluviales ne sont pas terminés notamment le bassin d'Austerlitz, encore en construction, qui va permettre de stocker des eaux pluviales (50.000 m3) à compter de début 2024.
- Réunions nocturnes -
Le 9 juin, les analyses quotidiennes, sur la base de la réglementation européenne en vigueur, avaient donné des "résultats excellents", s'était réjoui la mairie de Paris. Mais, reconnaissait Pierre Rabadan, adjoint au sport et à la Seine à la mairie, "s'il pleut une semaine des torrents, ce sera compliqué".
Les relevés de l'été 2022 -- "avant tous les travaux en cours" -- étaient satisfaisants à 92% pour autoriser la baignade, avait-il alors rappelé.
Une première réunion doit se tenir dans la nuit de jeudi à vendredi pour autoriser, sur la base du dernier prélèvement d'eau effectué, d'abord l'entraînement vendredi matin à 07h30, et de même les nuits suivantes. A chaque fois, si les analyses du prélèvement réalisé 24h avant ne sont pas bonnes, il faudra annuler.
Pour les JO en 2024, les organisateurs ont prévu de longue date de pouvoir décaler les épreuves de deux ou trois jours, en cas d'orages et de fortes pluies.
L'Etat et les collectivités locales ont dépensé depuis 2016 environ 1,4 milliard d'euros pour tous les chantiers destinés à la baignabilité de la Seine (correction des évacuations de maisons et péniches, modernisation des usines d'épuration, construction de bassins de stockage et de stations d'assainissement...) et ainsi éviter que l'eau de pluie ne vienne entraîner les eaux usées dans le fleuve.
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