Face aux organes de presse des pays membres de l’Union monétaire ouest africaine, Badanam Patoki a fait l’état des lieux des marchés financiers régionaux et les défis auxquels ils se trouvent confrontés. C’était en prélude aux festivités marquant les 25 ans d’existence et de changement de dénomination de l’AMF-UMOA auparavant Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (Crepmf).
"Sur les trois dernières années, en 2022, il y a eu une levée de ressources de 3727 milliards Fcfa, en 2021 nous étions à 1950 milliards Fcfa et en 2020 nous avions fait un record à l’époque de 2018 milliards Fcfa", a-t-il déclaré.
Dans cette veine, il a fait observer que le taux d’épargne qui était en 1998, au moment où le marché démarrait, de 14,4% du PIB, aujourd’hui en 2023, il est estimé à 20% du PIB.
"Vous voyez, quand même, cette progression qui a été faite et l’atteinte de l’un des objectifs majeurs qui était de relever de l’épargne dans l’union", a-t-il souligné en termes d’avancées, bien que celles-ci ne puissent occulter les défis à relever.
Ayant changé de dénomination à partir du 1er octobre 2022, l’AMF-UMOA, qui élabore et fait adopter les textes qui régissent le marché financier régional tout en veillant à leur application, peine cependant, à assurer une éducation financière des populations et à leur permettre d’avoir une culture boursière.
A en croire le patron de l’Autorité du marché financier, cette éducation financière s’avère indispensable pour amener les communautés de cette zone monétaire à comprendre l’importance de l’épargne et son utilisation pour investir sur le marché.
A côté de cela, il y a un défi relatif à la question des coûts de transaction qui se pose.
"Il faut qu’on travaille à réduire les coûts parce qu’aujourd’hui les acteurs veulent venir s’endetter sur le marché, mais il faut que la dette soit à un coût raisonnable", a-t-il souhaité.
Un autre obstacle à surmonter : la nécessité pour l’AMF-UMOA de l’union de travailler à ce que tous les acteurs comprennent l’obligation d’appliquer les textes.
A ce niveau, le président Badanam Patoki a insisté pour dire que l’Autorité du marché financier n’est là que pour sanctionner. Selon lui, l’organe régulateur s’attèle mieux à autoriser les opérations et à rédiger la règlementation et veiller à son application.
"Mais, lorsque l’application n’est pas faite, nous avons cet attribut de sanctionner pour éduquer ceux qui ne respectent pas les règles du marché", a-t-il interpellé.
Cette sanction, à l’en croire, peut être pécuniaire ou administrative selon la catégorie du manquement. "Et les textes sont là pour organiser ces sanctions-là", a-t-il précisé.
Par ailleurs, Badanam Patoki a su satisfaire les préoccupations des journalistes parmi lesquelles, des points tels que le changement de dénomination (Crepmf en Amf-Umoa), la finance verte, et la différence entre UMOA et UEMOA.
Il a indiqué qu’en ce qui concerne le changement de dénomination, après une décennie, il y a lieu d’assurer plus de visibilité au marché financier régional pour attirer davantage d’investissements.
Quant à la finance verte, il a assuré qu’une émission verte a été autorisée par le régulateur aux fins d’encourager les acteurs à s’inscrire dans ce nouveau paradigme.
En définitive, il a expliqué que l’UMOA s’occupe exclusivement des questions monétaires. Elle ne doit pas être confondue avec l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) qui fait du développement et de l'intégration économiques, ses pivots d'engagement.
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