Recrutée comme entraîneure adjointe par Al-Najma il y a deux saisons, la jeune trentenaire (33 ans) rêve de poursuivre son ascension jusqu'à remporter un jour le championnat national à la tête de cette équipe première.
"Au début de ma carrière, il n'y avait pas le même niveau d'acceptation qu'aujourd'hui", raconte à l'AFP Fatima Reyadh, qui mène la séance sous les yeux de sa fille de sept ans.
Il y a encore peu de temps, "la présence de femmes dans le monde du sport était perçue comme étrange, en particulier dans le basket", poursuit la trentenaire en legging noir et ample t-shirt gris.
Aussi, à son arrivée au sein de l'encadrement, "il y avait des inquiétudes", relève-t-elle. "Mais, avec mon travail acharné et mon dévouement, j'ai prouvé que les doutes sur ma capacité à diriger l'équipe étaient infondés", se félicite Fatima Reyadh, sportive accomplie qui a non seulement pratiqué le basket mais possède aussi une ceinture noire de taekwondo.
Aujourd'hui, elle se "considère comme n'importe quel autre entraîneur de basket", assure-t-elle.
Dans le Golfe, à quelques exceptions près, notamment dans le foot féminin, rares sont pourtant les équipes sportives dirigées par des femmes, et la présence de Fatima Reyadh détonne.
Ces dernières années, soucieux d'améliorer leur image, plusieurs pays de la région ont certes mis les femmes plus en avant sur le marché de l'emploi, ainsi que dans les sports ou les arts. Mais elles jouent rarement les premiers rôles.
- Choix "audacieux" -
A l'échelle du Golfe, la société bahreïnie est considérée comme l'une des plus ouvertes. Selon des chiffres officiels, les femmes représentaient 32% de la population active entre 2010 et 2019, et plus de la moitié (54%) dans la fonction publique.
Le gouvernement compte lui quatre femmes parmi ses 24 ministres. Mais aucune n'occupe de fonction régalienne.
Fatima Reyadh, elle, compte bien aller au bout de son rêve et d'une passion qu'elle a héritée de sa mère, elle-même entraîneure d'une équipe (féminine) de basket.
La jeune Bahreïnie a commencé par entraîner une équipe de jeunes filles, avant de prendre en charge une première formation masculine. Vint ensuite son recrutement par Al-Najma, un choix "audacieux", souligne le directeur technique du club, Raouf Habil.
"La communication était un peu difficile au début avec les joueurs, mais c'est devenu beaucoup plus facile avec le temps", ajoute-t-il.
Pour l'un des joueurs d'Al-Najma, Hussein Shaker, "Fatima Reyadh fait partie des talents représentant les femmes bahreïnies qui réussissent".
"J'encourage les femmes dans le sport", commente-t-il encore, en émettant le souhait de voir à l'avenir "plus" de Fatima Reyadh dans les équipes masculines de son pays.
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