La CEDEAO veut accélérer la mise en œuvre de la carte nationale d’identité biométrique et supprime la limitation du séjour de 90 jours

Publié le 8 oct. 2024 à 08:21

  • La CEDEAO veut accélérer la mise en œuvre de la carte nationale d’identité biométrique et supprime la limitation du séjour de 90 jours

La Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a tenu la 8e réunion annuelle des directeurs des services d’immigration, marquant une étape cruciale dans le renforcement de l’intégration régionale.

Cet événement, qui s'est déroulé en Gambie en septembre dernier, s'est fixé comme objectifs : l'accélération de la mise en œuvre de la Carte Nationale d’Identité Biométrique de la CEDEAO (ENBIC) et la suppression de la limitation de séjour de 90 jours pour les citoyens des États-membres.

Les participants à la réunion ont souligné la nécessité d'une collaboration accrue entre les États membres pour surmonter les défis de la migration et optimiser la gestion des frontières. Ebirma Mboob, Directeur général du département de l'immigration gambien, a réaffirmé l'engagement à réaliser la libre circulation des personnes, tandis que Kemi Nanna Nandap, Contrôleur général de l'immigration du Nigeria, a mis en lumière les défis pratiques auxquels les services d'immigration sont confrontés.

Un des points forts de cette rencontre a été la discussion sur la suppression de la limitation de séjour à 90 jours pour les citoyens de la CEDEAO dans les États membres. Cette mesure est perçue comme un pas en avant dans l'intégration sous-régionale, permettant une plus grande liberté de mouvement et favorisant les échanges commerciaux et économiques à travers la zone UEMOA.

En vue d'une mise en œuvre efficace de l'ENBIC et des nouvelles mesures, plusieurs recommandations ont été formulées, notamment le renforcement du système d'information de la police de l'Afrique de l'Ouest (SIPAO), la création d'une base de données électronique pour l'enregistrement des migrants et la mise en place de campagnes de sensibilisation sur le protocole de libre circulation de la CEDEAO.

La réunion s'est conclue par un engagement ferme à améliorer la coopération entre les États membres. Parmi les recommandations phares figurent la création d'un groupe de travail technique pour superviser la mise en œuvre des initiatives, et le développement d'infrastructures facilitant une meilleure gestion des flux migratoires. Ces actions visent à renforcer l'intégration régionale et à construire une Afrique de l’Ouest unifiée et prospère.

La libre circulation des personnes est une composante vitale pour l'intégration sous-régionale et pour l'apport de l'Afrique de l'Ouest dans l'économie mondiale. Malgré l’adoption du protocole sur la libre circulation en trois phases entre 1979 et 1990, la mise en œuvre de l'ENBIC, adoptée pour faciliter cette circulation, a rencontré divers obstacles, notamment des défis liés à la volonté politique, au financement et aux infrastructures.

Jusqu'à présent, seuls six pays membres, à savoir le Sénégal, la Guinée-Bissau, le Ghana, le Bénin, la Gambie et la Sierra Leone, ont pu déployer cette carte d'identité biométrique.