Cette visite a été marquée par une cérémonie de rétrocession d’objets culturels, organisée selon une démarche singulière par le docteur en anthropologie, archéologie et arts.

Engagée dans de nombreuses causes sociales, elle soutient activement plus de 35 organisations et est également une experte reconnue dans l’art floral « KEBANA ».

L’événement d’une grande portée historique pour les relations culturelles entre la Côte d’Ivoire et le Japon s’est déroulé à l’Ambassade de Côte d’Ivoire à Tokyo, en présence de la princesse Takamado.

Six objets culturels ont été remis lors de cette cérémonie : couple de statuettes Baoulé, un masque Senoufo, de maternité en bois, de deux Chiwara en bronze sous-verre et l’ensemble de 21 objets à peser l’or Akan en bronze.

Les marques Baoulé retrouveront leur terre et l’ensemble des deux Chiwara seront exposés à l’Ambassade de Côte d’Ivoire au Japon.

La princesse Takamado s’est remémorée les moments vécus à Abidjan et Yamoussoukro où elle et son époux, le prince Takamado, avaient été reçus en avril 1993 par le président de la République d’alors, Félix Houphouët-Boigny.

En guise de reconnaissance et d’amitié, le président leur avait remis ces présents. Elle a expliqué « qu’il ne s’agissait pas de restitution mais comme en Côte d’Ivoire, au Japon, les masques ont un aspect spirituel et la Cour impériale a décidé d’organiser plusieurs cérémonies de ce type pour permettre aux objets culturels reçus de retrouver leur terre d’origine ».

Ces objets culturels ont été précieusement gardés et entretenus. La princesse était également parée avec une parure Akan que lui avait offert le Premier ministre d’alors, Alassane Ouattara.

Elle a traduit sa reconnaissance à la Côte d’Ivoire, qu’elle a évoquée avec beaucoup d’émotions et dit partager sa vision de la question patrimoniale, sur la préservation et la promotion de la culture.

Elle s’est aussi souvenue du Village Kiyi qui l’avait marquée. L’Impériale a dit « un jour peut-être, je pourrais revisiter la Côte d’Ivoire ».

La ministre Remarck a exprimé la  reconnaissance du chef de l’État, Alassane Ouattara, pour qui la culture constitue un levier stratégique dans le développement économique de notre pays et il l’a de manière stratégique inscrite au PND 2021-2025 dans le pilier numéro.

Elle a également remercié la princesse impériale pour ses paroles chaleureuses, soulignant l’honneur que représente pour la Côte d’Ivoire la réception de Sa Majesté en ce jour marquant un nouveau jalon dans les relations diplomatiques et culturelles entre les deux pays.

La ministre a mis en évidence les valeurs partagées par la Côte d’Ivoire et le Japon, à savoir la culture comme fondement de la cohésion sociale, un vecteur de tolérance et de paix, des principes chers au chef de l’État, au gouvernement ivoirien et aux populations.

Elle a salué l’excellence du leadership japonais, qui fait de la culture un instrument de soft power et œuvre sans relâche pour la préservation de son patrimoine. Elle a aussi présenté les grandes lignes de son action et celle de son département ministériel.

Mme Remarck a également rappelé que, lors de la dernière session de l’UNESCO en décembre, deux savoir-faire traditionnels – celui de la fabrication de l’Attiéké en Côte d’Ivoire et celui de la production de saké à base de koji au Japon – ont été inscrits sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, soulignant l’importance de cette reconnaissance mondiale.

La veille, la patronne de la Culture avait échangé avec la communauté ivoirienne vivant au Japon, à la résidence de l’Ambassadeur Ipo Gbolié Wulfran Désiré qui est bien intégrée et fait honneur au pays. Elle a demandé à ses compatriotes de continuer à être des artisans de paix et de tolérance en cette année 2025.