Les opposants au projet de parc s’insurgent contre la décision des autorités d’enterrer le lac de Mbatonha pour y construire un complexe comprenant un hôpital, des résidences pour des médecins, un lycée et une mosquée. L’affaire est devenue virale sur les réseaux sociaux.
Le lac, à l'abandon depuis la fin de la période coloniale, abrite de nombreuses espèces d'oiseaux et de reptiles, en plein centre-ville de Bissau. En 2014, le gouvernement avait pour projet de le réhabiliter mais le chantier est resté inachevé.
Jeudi, quelques dizaines de jeunes se réclamant de la société civile ont été dispersées par la police avant même que ne commence leur marche. Certains portaient des pancartes sur lesquelles étaient écrits "Mbatonha est notre poumon".
"Nous ne pouvons pas accepter que cette place soit détruite. Il y a une cinquantaine de crocodiles. Tous les soirs, des canards et autres espèces viennent s’y nourrir. C’est grâce à ce lac que Bissau respire. Tous les espaces verts ont été vendus. Voilà le sens de notre mouvement. Nous ne voulons pas de violence", a déclaré à l’AFP Liziadora Mendes, l'une des militantes.
"Parce qu’une mosquée doit être construite au centre-ville, il y a une levée de boucliers. Nous sommes un pays laïque", a affirmé mercredi le président Umaro Sissoco Embalo, interrogé sur ce projet par la presse.
La Guinée-Bissau, petit pays lusophone d'Afrique de l'Ouest, est peuplé majoritairement de musulmans avec une forte minorité chrétienne et une multitude de religions, d'ethnies et de langues.
"Si la Mairie cède l’espace, nous y construirons un centre de santé de référence, des résidences pour le personnel de santé et un lycée. S’il faut y construire une mosquée, nous le ferons. Les intérêts nationaux sont au-dessus de tout", a-t-il martelé.
"Si quelqu’un s’aventure à semer des troubles, l’Etat agira avec la plus grande rigueur", a menacé le président Embalo.
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