"Je suis candidat à ma réélection", a dit le président américain dans une vidéo publiée sur Twitter, associant l'actuelle vice-présidente Kamala Harris.
Le message de trois minutes, publié à 06H00 du matin heure de Washington, s'ouvre sur des images de trumpistes attaquant le Capitole, le 6 janvier 2021.
Joe Biden martèle une idée simple: il incarne le combat, toujours en cours selon lui, pour la liberté et la démocratie.
Le démocrate confie depuis des mois avoir l'"intention" de se représenter. Mais le 25 avril est loin d'être une date anodine pour lancer sa campagne.
Mardi marque le quatrième anniversaire, jour pour jour, de la dernière entrée en campagne de Joe Biden, lorsqu'il s'était lancé dans une bataille pour l'"âme de l'Amérique", et avait privé Donald Trump d'un second mandat.
"Finissons le travail!", invite-t-il dans sa vidéo.
- Octogénaire -
Depuis le début de l'année, Joe Biden martèle sa volonté de redonner à l'Amérique populaire "oubliée", perturbée par la mondialisation, une place centrale dans la société.
Lors d'un discours dans l'après-midi, le démocrate a rendu hommage aux "maçons", "peintres", "plombiers", et ouvriers du pays.
"C'est la classe moyenne, pas Wall Street qui a construit l'Amérique", a-t-il déclaré devant des syndicalistes.
Il n'a de cesse de rappeler les très ambitieuses réformes adoptées à son initiative pour réindustrialiser l'Amérique, attirer les technologies de pointe, accélérer la transition énergétique, et rénover les infrastructures.
Le principal handicap du démocrate, dont la cote de popularité reste médiocre, reste son âge.
Jamais encore les Américains n'avaient élu un président aussi âgé, jamais non plus un candidat ne leur avait demandé de lui laisser les clés de la Maison Blanche jusqu'à ses 86 ans.
Joe Biden affiche certes une endurance peu commune, jonglant entre crises internationales et grandes réformes.
Son déplacement à Kiev, une initiative inouïe pour le chef d'Etat entouré du plus strict dispositif de sécurité du monde, a rappelé de manière spectaculaire son rôle d'architecte de la riposte occidentale après l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
- Trump, DeSantis ou un(e) autre -
Reste que dans un pays où l'image est tout, où un candidat se doit de déborder de vitalité, le président ne peut cacher son âge.
Son allure est plus précautionneuse, son élocution parfois brouillonne et il a des moments de confusion dont l'opposition républicaine s'empare pour mettre en doute son acuité mentale.
"Biden est tellement déconnecté de la réalité qu'il pense mériter quatre ans de plus au pouvoir", a dénoncé mardi matin la cheffe de l'opposition, Ronna McDaniel.
Dans une vidéo dystopique, les républicains imaginent ce que donneraient 4 ans de plus de présidence Biden: des bombes sur Taïwan, des magasins pillés, des hordes de migrants aux frontières...
Mais Joe Biden a bien noté que, selon les sondages, la candidature de son prédécesseur Donald Trump, 76 ans et inculpé par un tribunal de New York, n'enthousiasme pas plus que la sienne.
Le démocrate estime donc que s'il a battu une fois son rival républicain, figure clivante par excellence, il peut y arriver à nouveau en mettant en avant sa personnalité bonhomme et son programme rassembleur.
Son site de campagne propose déjà tasses, t-shirts et autocollants à l'effigie du tandem "Biden-Harris".
Reste une grande inconnue: quelles seraient les chances de Joe Biden s'il faisait face en novembre 2024 à un ou une adversaire plus jeune?
Le nom du gouverneur de Floride Ron DeSantis, figure de la droite dure et âgé de 44 ans, circule beaucoup. Mais il ne s'est pour l'heure pas déclaré.
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