Alcide Djédjé dit qu’"il faut un droit de véto pour l’Afrique au Conseil de sécurité de l’ONU"

Publié le 2 nov. 2022 à 11:00

  • Alcide Djédjé dit qu’"il faut un droit de véto pour l’Afrique au Conseil de sécurité de l’ONU"

"L’Afrique a droit à un véto au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU)", telle est la position du diplomate et homme politique ivoirien Alcide Djédjé. Il s’est prononcé sur la question à l’occasion du colloque « Vingt ans après la guerre en Côte d’Ivoire – Penser la crise en temps de paix », tenu à Yamoussoukro les 27 et 28 octobre 2022.

A sa création en 1945, l’Organisation des Nations Unies comptait 50 pays. En juin 2022, l’organisation totalise 193 Etats membres dont 5 membres permanents du Conseil de sécurité, disposant du droit de véto : la Chine, la Russie, la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis.

Le droit de véto est un droit de vote particulier qui permet le rejet d’une décision dès qu’il est utilisé. C’est une prérogative accordée aux Etats considérés comme vainqueurs de la seconde guerre mondiale. Il constitue pour ces cinq États permanents un moyen de blocage du Conseil de sécurité, empêchant toute possibilité d’intervention de sa part lorsque cela est contraire à leurs intérêts.

"Il est temps qu’on répare cette injustice", clame Alcide Djédjé. L’ex Ministre délégué auprès du Ministre des Affaires étrangères, de l'Intégration Africaine et de la Diaspora, chargé de l'Intégration Africaine, défend sa position : "il faut un veto pour l’Afrique. D’abord parce qu’à l’agenda du Conseil de sécurité, la plupart des cas qui sont inscrits sont des cas africains. Et puis la force de l’Afrique, c’est 54 pays qui au moment où l’ONU se constituait, n’étaient pas indépendants. Il est temps maintenant qu’on répare cette injustice, pour que les Nations Unies reflètent de façon plus juste la configuration du monde actuel".

Quel pays africain au Conseil de sécurité en tant que membre permanent ?

L’ancien diplomate onusien a déjà son idée sur la question: une voix commune pour le continent.

"Les positions pour exercer le véto doivent venir d’un consensus à l’Union Africaine et le pays votera en fonction de cette position, pas en fonction d’une position personnelle. Parce que le danger c’est qu’à tout moment, les régimes peuvent changer dans tel ou tel pays et on ne peut pas laisser ce droit de véto à un seul pays africain. Si c’est pour faire justice à l’Afrique, il faut que ce droit de véto soit accordé à l’Union Africaine".

L’ex ministre a coécrit avec Alexandra Novosseloff, l’œuvre intitulée "La Côte d’Ivoire au Conseil de sécurité des Nations Unies (1960-2019)". Paru en juillet 2022 chez L’Harmattan Paris, le livre revient sur les différents mandats de la Côte d’Ivoire au Conseil de sécurité de l’ONU et notamment le dernier en date, celui de 2018-2019 !