Cette démarche répond à des enjeux majeurs pour l’économie nationale. Selon les données de la FIPBP, 30% des ménages ivoiriens consomment quotidiennement du pain, des galettes ou des viennoiseries, générant un marché de près de 100 milliards de francs CFA annuels. Face aux perturbations mondiales d’approvisionnement en blé causées par la pandémie de Covid-19 et le conflit russo-ukrainien, cette initiative représente une solution stratégique pour un pays où 95% de la production boulangère dépend traditionnellement de farines importées.

Placée sous le parrainage du ministère du Commerce et de l’Industrie, cette campagne de communication va parcourir une quinzaine de régions, dont Yamoussoukro et Bouaké. « Elle a pour objectifs principaux de renforcer la production locale, sensibiliser les consommateurs sur les bienfaits nutritionnels et économiques des farines locales, créer des chaînes de valeur solides et inclusives, établir un lien direct entre producteurs, transformateurs, boulangers et consommateurs, tout en stimulant l’entrepreneuriat et la création d’emplois », a expliqué une représentante du ministère, Bernadette Guyguy.

Le président de la Fédération des petites et moyennes entreprises (FIPME), Dr Kanigui Ouattara, a souligné l’opportunité que représentait cette transition. « Il fallait trouver un palliatif pour combler le besoin de blé. Les farines locales étaient déjà à la phase expérimentale, car les professionnels les mélangeaient pour produire du pain. Ce besoin a permis de booster la quantité de la production locale », a-t-il fait remarquer, ajoutant qu’en tant que pharmacien, il a également mis en avant les qualités nutritionnelles de ces farines qui « non seulement accessibles et disponibles, mais aussi de bons antioxydants pour le corps ».

Les aspects nutritionnels ont été approfondis par une enseignante-chercheuse et coordonnatrice du projet national de sécurité alimentaire et nutritionnelle, Dr Rebecca Assa-Yao, qui a dispensé un cours magistral sur les propriétés bienfaisantes des farines locales dans l’organisme humain.

Le président de la Fédération des associations de consommateurs de Côte d’Ivoire (FACCI), Yves Aka, s’est félicité, pour sa part, de cette initiative qui promet « du pain de qualité à bon prix » tout en créant des emplois grâce à la diversification des cultures. « Il y aura la garantie d’emplois chez les jeunes avec la multiplicité des boulangeries et pâtisseries, contribuant à la lutte contre le chômage, ainsi qu’une meilleure souveraineté alimentaire et une résilience économique accrue. Les consommateurs bénéficieront de produits alliant qualité, coût réduit, bon goût et fiabilité », a-t-il déclaré.

La caravane nationale “Consommons le pain de chez nous” propose des ateliers de dégustation du pain local, des démonstrations culinaires, des conférences, des panels, des rencontres B to B et des animations grand public.