La digitalisation du réseau électrique ivoirien réduit la fraude

Publié le 5 juin 2022 à 13:12 Modifié le 29 sept. 2022 à 14:09

  • La digitalisation du réseau électrique ivoirien réduit la fraude

Ahmadou Bakayoko, lors d'un panel autour du thème "Les grands chantiers de la reprise économique ivoirienne", à l'occasion d'une conférence sur le risque pays Côte d'Ivoire

Avec la digitalisation de son réseau et les analyses statistiques des profils des abonnés, la Compagnie ivoirienne d'électricité (CIE) a réduit fortement les pertes liées à la fraude.

"En 10 ans, le taux de perte (...) est passé de 28% à 11%", a indiqué jeudi à Abidjan le directeur général de la CIE, Ahmadou Bakayoko, lors d'un panel autour du thème "Les grands chantiers de la reprise économique ivoirienne", à l'occasion d'une conférence sur le risque pays Côte d'Ivoire. 

Cette donnée, dira-t-il, montre que "c'était 17% qui était perdu sur un chiffre d'affaires de 700 milliards Fcfa, ce qui représente plus de 100 milliards Fcfa, (or) si on avait pas vécu ces fraudes, ces 100 milliards Fcfa quelqu'un aurait dû le payer".  

Ce résultat est dû au fait qu'"on s'est inscrit dans la digitalisation d'analyses statistiques des profils de comportements pour identifier les profils suspects", a renseigné M. Ahmadou Bakoyoko.  

"Lorsque toutes les maisons d'un standing dans des zones consomment un tel niveau, (on se demande) pourquoi celui-là il ne consomme pas, (alors) on envoie une équipe et dans 80% des cas, c'est la fraude", a-t-il confié. 

Aujourd'hui, le système d'information géographique et la digitalisation des analyses statistiques, a réduit les velléités de fraude, tant au niveau du circuit de distribution de l'électricité que de l'eau potable.

Pour M. Ahmadou Bakayoko, "quelque part, au coeur de tout cela, c'est l'humain", car les hommes et les femmes, sur la base d'une certaine éthique contribuent à afficher les résultats sur les différentes fraudes observées.  

Il a salué le génie managérial de feu Marcel Zadi Kessy, ex-PDG de Sodeci-Cie, qui a imprimé une valeur d'éthique au groupe, soutenant que le premier élément d'efficacité "c'est le respect des règlements" et des process.  

"On est les premiers certifiés anti-corruption, c'est pour dire toute l'importance qu'on donne au niveau du management à mettre en place des procédures", a-t-il fait savoir, évoquant zéro tolérance sur les comportements déviants.  

Le groupe a "licencié 10 collaborateurs l'année dernière parce qu'on a pu trouver des cas où ils étaient impliqués dans des situations", a-t-il poursuivi. Un signal qui corrobore avec l'esprit de transparence et de probité. 

Répondant à une question sur le réajustement des conduites d'eau, il a assuré qu'elles seront calibrées. Dans ce contexte, l'Etat ivoirien a édicté, il y a quelques jours, un texte concernant tous les travaux qui sont pris en marge des voies routières.

"On est en train de mobiliser des fonds d'urgence dans certaines zones géographiques pour pouvoir intervenir et corriger ces dysfonctionnements, des exigences en termes de normes, de standard de qualité", a-t-il annoncé.  

En outre, le groupe compte profiler des "mesures très strictes d'encadrement sur les chantiers". Au plan des investissements, il a soutenu qu'il faut "être dans le bon timing et utiliser au mieux les investissements pour pouvoir avoir un service de qualité pour les Ivoiriens".