COP16: trois quarts des terres mondiales sont devenues plus sèches en 30 ans, avertit l'ONU

Publié le 10 déc. 2024 à 12:52

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Crédit Photo : Autre Presse

Plus de 75% des terres mondiales sont devenues plus sèches au cours des trois dernières décennies, a alerté l'ONU lundi dans un rappport publié lors de la COP16 désertification, révélant une crise qui pourrait affecter jusqu'à cinq milliards de personnes d'ici 2100.

Entre 1990 et 2020, 4,3 millions de kilomètres carrés de terres humides se sont transformées en terres arides, une superficie plus grande que l'Inde.

Un phénomène causé par une transformation climatique majeure qui pourrait redéfinir la vie sur Terre, affirme cette étude menée par un groupe de scientifiques, mandaté par l'ONU, intitulée an anglais "The Global Threat of Drying Lands".

L'aridité, un déficit chronique en eau qui rend l'agriculture difficile, s'étend désormais sur "40,6% des terres émergées", Antarctique exclu, contre "37,5% il y a 30 ans", soulignent les scientifiques selon lesquels les zones les plus touchées incluent le pourtour méditerranéen, le sud de l'Afrique, l'Australie méridionale et certaines régions d'Asie et d'Amérique latine.

"Contrairement aux sécheresses, qui sont temporaires, l'aridité représente une transformation permanente", a mis en garde Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD).

"Cette crise redéfinit les écosystèmes, les économies et les moyens de subsistance", a-t-il expliqué.

Selon le rapport, cette tendance est largement attribuée au réchauffement climatique causé par les émissions de gaz à effet de serre, qui modifient les pluies et augmentent l'évaporation.

"Pour la première fois, un organisme scientifique de l'ONU avertit que la combustion des combustibles fossiles provoque un assèchement permanent dans une grande partie du monde, avec des impacts potentiellement catastrophiques sur l'accès à l'eau, pouvant rapprocher encore davantage les populations et la nature de points de bascule désastreux", avertit Barron Orr, scientifique en chef de la CNULCD.

Les conséquences de l'aridité sont multiples : dégradation des sols, effondrement des écosystèmes, insécurité alimentaire et migrations forcées.

"Plus de 2,3 milliards de personnes" vivent déjà dans des zones arides, un chiffre qui pourrait dépasser cinq milliards d'ici la fin du siècle si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas drastiquement réduites, affirme le rapport.

En Afrique, l'aridité a provoqué une diminution de "12% du Produit intérieur brut (PIB) entre 1990 et 2015", tandis que les rendements agricoles mondiaux en maïs, blé et riz devraient chuter de plusieurs dizaines de millions de tonnes d'ici 2040, selon le rapport.

Pour contrer cette tendance, les scientifiques recommandent d'"intégrer l'aridité dans les systèmes de surveillance des sécheresses", d'améliorer la gestion des sols et de l'eau, et de soutenir les "communautés les plus vulnérables".