L'Etat ivoirien sollicite la bénédiction du Roi et des populations d’Etuéboué pour l’inscription du parc national des Iles Ehotilé (PNIE) sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO

Publié le 13 sept. 2024 à 18:49

  • L'Etat ivoirien sollicite la bénédiction du Roi et des populations d’Etuéboué pour l’inscription du parc national des Iles Ehotilé (PNIE) sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO

Crédit Photo: Frédéric Goré-Bi

Une délégation gouvernementale composée des ministères de la Culture et de la francophonie, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et de l’environnement et du développement durable, s’est rendue à Etuéboué dans le département d’Adiaké. Objet de la visite : informer Sa Majesté Abakuaba MGBANDJI II, Roi des Bétibés sur la volonté de l’Etat ivoirien à inscrire le parc national des Îles Ehotilé sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO tout en demandant sa bénédiction.

Conduite par N’Guessan Blanche Marie-Chantal, directrice générale de l’Office ivoirien du patrimoine culturel (OIPC), la délégation gouvernementale qui comprenait entre autres, le Centre de recherches écologiques (CRE), l’Office ivoirien des parcs et réserves (OIPR) a d’emblée situé le cadre de la rencontre par la voix de Christelle Zika Zozo, sous-préfet d’Etuéboué qui a fait la genèse du processus d’inscription du parc national des îles Ehotilés sur la liste du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations-unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO).

"Faut-il le rappeler l’année dernière une équipe de spécialistes et de chercheurs a effectué des missions d’études dans les villages Ehotilés et site associés", a-t-elle révélé avant d’ajouter "il y a deux semaines déjà, une équipe de spécialistes de et de chercheurs de l’office ivoirien du patrimoine culturel (OIPC), l’Office ivoirien des parcs et réserves (OIPR) du centre de recherche en écologie (CRE), la direction de l’écologie et de la protection de la nature de l’Université Félix Houphouët-Boigny de d’Abidjan Cocody, me tenaient informée de la reprise de ses missions d’études afin de rassembler les données nécessaires de l’inscription du parc national des îles Ehotilés sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO".

Continuant sur sa lancée, elle a souligné que cette rencontre se tient "pour échanger sur ce projet" et "se trouve être la continuité de ces missions d’études et de recherches".

"Il s’agira de réaliser des études et des recherches et la documentation relative à l’environnement, l’historique de développement de l’espace Ehotilé, l’écologie, la protection et la justification des critères pour l’élaboration du dossier d’inscription du parc national des îles Ehotilés bien mixte à la fois naturel et culturel sur la liste du patrimoine mondial", a-t-elle précisé.

Aux populations, Christelle Zika Zozo a indiqué que "cette reconnaissance par l’UNESCO apportera des avantages positifs aux communautés vivant aux abords du parc". "Cette initiative ouvre de nouvelles perspectives pour la préservation et la mise en valeur de la richesse natuelle et culturelle du parc national des îles Ehotilés en contribuant à la fois à la protection de l’environnement et à l’enrichissement culturel de la région", a-t-elle conclu.

A la suite du commandant d’Etuéboué, Docteur Fabrice Alima, coordinateur du processus d’inscription du parc national des îles Ehotilés et des sites associés sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO a tenu à faire une mise au point.

"Il y a de cela quelques années, vous avez certainement entendu à tort ou à raison que le parc national des îles Ehotilés est patrimoine mondial de l’UNESCO. Je voudrais rectifier cela", a-t-il signalé avant d’ajouter "que cette réserve naturelle a été inscrite par l’Etat de Côte d’Ivoire après bien sûr une démarche des autorités coutumières du peuple Bétibé qui a conduit à son classement comme patrimoine naturel sur la liste indicative de l’UNESCO, précisément le 17 mars 2006".

Ainsi depuis deux (2) ans, le gouvernement via ministère de la Culture et de la francophonie a commencé le processus en prenant l’engagement de travailler à pouvoir présenter au monde entier la candidature du parc national des îles Ehotilés

Pour le Docteur Fabrice Alima "il serait incongru que cette activité se mène sans que les communautés ne soient informées, sans que les ministères techniques n’aient la bénédiction et l’autorisation des communautés- détentrices de ce bien".

Raison pour laquelle selon lui, "il était indiqué que la délégation conduite par les structures techniques de ces trois ministères vienne auprès de sa Mahesté, des honorables chefs coutumiers de ce territoire des Bétibés pour porter la nouvelle de ce que des études vont être menées cette année".

"Nous demandons la permission, la bénédiction et également votre implication parce que ce bien n’a pas été choisi de façon fortuite pour être présenté au monde entier. C’est parce qu’il présente des potentialités", a-t-il plaidé.

Une doléance à laquelle, le roi, sa notabilité et les populations ont accepté par la voix du professeur Foba Kacou Antoine, conseiller à la cour royale.

"Je voudrais au nom de Sa Majesté Abakuaba MGBANDJI II, roi des Bétibés vous traduire la reconnaissance et les remerciements pour votre engagement soutenu et irréversible", a-t-il lancé à l’endroit de la délégation gouvernementale avant de proposer l'inscription de la danse Abada sur la liste du patrimoine immatériel de l'UNESCO.

Pour rappel, c’est le 15 janvier 1960 qu’un collectif de dix (10) chefs Bétibés, a sollicité l’appui de l’Etat par voie de courrier pour classer l’île de Manonbaha et les sites connexes comme une aire protégée.