Une équipe de chercheurs basés au Royaume-Uni et aux Etats-Unis a croisé les connaissances sur l'évolution du climat avec celles concernant les risques de mortalité liée à la chaleur.
Ils ont notamment regardé dans quelle mesure la hausse des températures conduirait à un franchissement des seuils de chaleur dangereuse (dite non compensable, au-delà de laquelle la température corporelle augmente de manière incontrôlable) et littéralement invivables (avec une hausse mortelle de la température du corps dans les 6 heures).
Les scientifiques concluent qu'un réchauffement moyen de la planète de 2°C - soit environ 0,7°C de plus qu'aujourd'hui - conduirait à un "triplement" des surfaces terrestres touchées par des chaleurs non compensables, même pour les adultes âgés de 18 à 60 ans; plus de 6% des surfaces terrestres seraient concernées par ce danger, soit l'équivalent des Etats-Unis.
Il s'agit "généralement d'une extension des régions déjà exposées au risque", comme le sous-continent indien ou la péninsule arabique, notent les auteurs.
Pour les adultes de plus de 60 ans, près de 35% des surfaces terrestres seraient concernées.
Un tel réchauffement par rapport à l'ère pré-industrielle - avant que les humains ne modifient en profondeur le climat avec l’utilisation massive du charbon, du pétrole et du gaz fossile - constitue la limite haute de l'accord de Paris de 2015, les pays signataires s'étant engagés à le limiter "nettement en dessous" de ce seuil.
Mais les engagements actuels des nations sont loin d'être suffisants, même pour respecter cette limite: ils nous placent actuellement sur la trajectoire d'un réchauffement de 2,6 à 2,8°C au cours du siècle, selon l'ONU.
Les auteurs de l'étude soulignent l'importance de l'adaptation aux nouvelles conditions climatiques, avec par exemple la mise à disposition du public de "refuges", des bâtiments climatisés.
"Alors qu'une partie plus importante de notre planète connaît des conditions trop chaudes pour notre physiologie, il devient essentiel de permettre aux gens d'avoir un accès sûr à des environnements plus frais pour se protéger de la chaleur", souligne son auteur principal, Tom Matthews, professeur au King’s College de Londres.
Une autre étude récente publiée dans Nature Medicine indiquait que la baisse des morts liées au froid en Europe ne compensera pas la hausse de celles provoquées par la chaleur d'ici la fin du siècle - en l'absence de mesures suffisantes face au réchauffement climatique.
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