Vers 19H15 GMT, le billet vert gagnait 0,21% face à la monnaie unique, à 0,9906 dollar pour un euro. Plus tôt mardi, l'euro avait reculé jusqu'à 0,9864 dollar, une première depuis début décembre 2002.
Les cambistes ont été sensibles à l'indicateur macroéconomique du jour aux Etats-Unis, à savoir l'indice ISM d'activité dans les services, qui est ressorti, en août, nettement au-dessus des attentes, à 56,9% contre 55,5% anticipé par les économistes.
Le chiffre s'ajoute aux derniers indicateurs américains, qui témoignent, globalement, de la capacité de la première économie mondiale à absorber les hausses de taux d'intérêt, ce qui "soutient l'hypothèse d'un atterrissage en douceur", estime Marc Chandler, de Bannockburn Global Forex.
"C'est un concours de laideur en ce moment" entre économies majeures, toutes prises dans une vague d'incertitude, selon l'analyste. "Et les Etats-Unis ont l'air un peu moins laids que les autres."
"Cela signifie que les taux d'intérêt vont continuer à monter", a-t-il poursuivi, la banque centrale américaine (Fed) ayant la latitude nécessaire pour poursuivre son resserrement monétaire sans asphyxier l'économie américaine.
Le rendement des emprunts d'Etat américains à 2 ans, plus représentatif des attentes du marché en matière de politique monétaire que le taux à 10 ans, a décollé mardi, à 3,50%, contre 3,38% vendredi.
A cela s'ajoute, dans le cas du couple euro/dollar, le poids de la crise énergétique en Europe, qui a connu un nouveau tournant vendredi avec l'annonce du report sine die de la réouverture du gazoduc Nord Stream 1, assurant l'essentiel des approvisionnement en gaz russe.
Pour les économistes de Pantheon Macroeconomics, le plongeon de l'euro face au dollar "va être un motif d'inquiétude" pour les membres du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), du fait de sa capacité à aggraver l'inflation en zone euro, déjà historiquement élevée.
Cela pourrait inciter la BCE à "y aller fort" jeudi, selon eux, lors de la réunion du Conseil des gouverneurs et à relever de 0,75 point de pourcentage son taux directeur, du jamais vu.
Si la livre sterling s'est elle, offert un peu de répit mardi face au dollar, le yen lui, a été de nouveau enfoncé, pour tomber à 143,07 yens pour un dollar, un niveau qu'il n'avait plus fréquenté depuis août 1998.
"La Banque du Japon (BoJ) est de plus en plus en décalage en matière de politique monétaire", a commenté Peter Boockvar, de Bleakley Advisory Group.
Mardi, le ministre japonais des Finances, Shunichi Suzuki, a déclaré que les mouvements brutaux sur le marché des changes n'étaient "pas souhaitables", mais n'a pas évoqué, contrairement à vendredi, d'intervention pour y remédier.
Pour Peter Boockvar, le devise nippone "semble se diriger vers 150" yens pour un dollar, ce qui serait une première depuis 1990, soit 32 ans.
Cours de mardi Cours de lundi
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19h15 GMT 21h00 GMT
EUR/USD 0,9906 0,9929
EUR/JPY 141,48 139,60
EUR/CHF 0,9753 0,9728
EUR/GBP 0,8595 0,8621
USD/JPY 142,82 140,60
USD/CHF 0,9845 0,9798
GBP/USD 1,1525 1,1517
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