Inégalités et pauvreté en Afrique subsaharienne : Ce que révèle le dernier rapport de la Banque mondiale

Publié le 4 déc. 2024 à 11:20

  • Inégalités et pauvreté en Afrique subsaharienne : Ce que révèle le dernier rapport de la Banque mondiale

Ces inégalités perpétuent des cycles de pauvreté en limitant l'accès à l’éducation, aux soins de santé et à des emplois décents.

La Banque mondiale a présenté le 3 décembre un rapport intitulé "Partir sur un pied d’égalité : éliminer les inégalités structurelles pour accélérer la réduction de la pauvreté en Afrique", qui met en lumière les obstacles majeurs entravant la lutte contre la pauvreté en Afrique subsaharienne. Malgré une croissance économique enregistrée dans plusieurs pays, cette région reste la deuxième plus inégalitaire au monde après l’Amérique latine.

En 2022, 38 % de la population vivait dans l’extrême pauvreté, définie par un revenu de moins de 2,15 dollars par jour. Si aucune réforme significative n’est mise en œuvre, cette proportion pourrait grimper à 87 % de la population mondiale d’ici 2030.

Le rapport identifie les inégalités structurelles comme l’un des principaux freins à la réduction de la pauvreté. Des facteurs tels que l’origine ethnique, le lieu de naissance, le genre et les distorsions des marchés accentuent les disparités. Par exemple, seulement 32 % des ménages pauvres en Afrique subsaharienne ont accès à l’électricité, contre 70 % pour les ménages aisés. Ces inégalités perpétuent des cycles de pauvreté en limitant l'accès à l’éducation, aux soins de santé et à des emplois décents.

Malgré ce constat, certains pays montrent qu’il est possible de briser ces cycles grâce à des politiques adaptées. L’Éthiopie a élargi les droits d’usage des terres pour stimuler les investissements agricoles. Au Kenya, l’argent mobile a favorisé l’inclusion financière et renforcé la résilience des ménages. Le Ghana, grâce à des investissements dans l’éducation et le marché du cacao, a vu les revenus agricoles augmenter.

Pour lutter contre ces inégalités, le rapport recommande quatre priorités : renforcer les institutions pour garantir une concurrence équitable, investir dans l’éducation et la santé, faciliter l’accès aux capitaux et aux technologies, et assurer une gestion équitable des ressources publiques grâce à une fiscalité progressive.

Belmonde Dogo, Ministre de la Cohésion nationale, de la Solidarité et de la Lutte contre la pauvreté, a pris part à la présentation du document par visio-conférence. Elle a salué ce rapport en soulignant son utilité pour la Côte d’Ivoire. Elle a affirmé que ces conclusions guideraient l’élaboration du plan de développement 2025-2030, en mettant l’accent sur des stratégies pour réduire les inégalités structurelles.

Ce rapport invite la Côte d’Ivoire et d’autres pays africains à adopter des réformes ambitieuses pour transformer leur croissance économique en un moteur de réduction des inégalités et de la pauvreté.