A 34 ans, "KB9" traverse la période la plus faste de sa carrière, au point de faire office de prétendant le plus sérieux pour le prochain Ballon d'Or, qui sera remis le 17 octobre.
Même le roi Lionel Messi, sept fois récipiendaire de la prestigieuse récompense individuelle, l'a adoubé: "Il est très clair que Benzema a fait une année spectaculaire et qu'il l'a terminée de manière grandiose" en remportant la Ligue des champions pour la cinquième fois, le 28 mai contre Liverpool.
Avec les Bleus, où il a été rappelé à la surprise générale avant l'Euro l'été dernier, l'ex-Lyonnais fait aussi parler son talent à chaque sortie, comme vendredi, avec un 37e but en sélection, insuffisant pour empêcher la défaite 2-1 contre le Danemark à Saint-Denis.
Mais au moment où il débriefait sa performance, tombait une nouvelle inattendue par la voix de son avocat: le footballeur a décidé de renoncer à son appel dans le procès qui l'oppose à Mathieu Valbuena, entérinant sa condamnation à un an de prison avec sursis pour "complicité de tentative de chantage".
Un talent hors normes mais une image longtemps traînée de mauvais garçon: c'est toute l'ambivalence de l'ancien joueur de Lyon, résumée en une soirée.
- Mauvaise image -
Malgré une technique léchée, un style de jeu altruiste et une armoire à trophées exceptionnelle, Benzema a longtemps peiné à se défaire d'une image de tête brûlée, coincée entre sa collection de bolides, ses vêtements de luxe et ses fréquentations.
Car c'est sa fidélité à son ami d'enfance d'un quartier populaire de Bron (banlieue de Lyon), Karim Zenati, qui lui vaut ses ennuis dans l'affaire de la "sextape". En 2015, sa garde à vue fait l'effet d'une bombe. Il est accusé d'être impliqué dans une tentative de chantage envers son ex-coéquipier Valbuena à propos d'une vidéo à caractère sexuel.
Six ans plus tard, il est condamné en première instance par un tribunal près de Paris à un an de prison avec sursis et 75.000 euros d'amende.
Loin de son habituel silence médiatique et de l'image de père de famille apaisé qu'il affiche dans ses "stories" sur les réseaux sociaux, Benzema déchaîne les passions en France, bringuebalé entre l'amour de ses supporters et la haine que lui voue une partie de l'échiquier politique, notamment à l'extrême droite.
Son implication, directe ou non, dans différentes affaires, lui colle encore parfois à la peau.
Avec Franck Ribéry, l'attaquant formé à Lyon a ainsi été associé à "l'affaire Zahia". Renvoyé devant le tribunal correctionnel pour "sollicitation de prostituée mineure", il a toutefois été relaxé en janvier 2014, comme Ribéry.
En juillet 2014, son agent d'alors, Karim Djaziri, accompagné de Zenati, avait été accusé par le quotidien L'Equipe d'avoir "agressé" certains de ses journalistes à Ribeirao Preto, camp de base des Bleus au Mondial au Brésil.
- Sourires et pouces levés -
L'affaire de la "sextape" a mis un coup d'arrêt pendant cinq ans et demi à la carrière internationale de Benzema, non retenu à l'Euro-2016 en raison de sa situation judiciaire.
Didier Deschamps a "cédé sous la pression d'une partie raciste de la France", avait commenté l'attaquant auprès du journal espagnol Marca, une sortie au lance-flammes qui a longtemps hanté le sélectionneur, dont la résidence bretonne avait été vandalisée peu de temps après par un tag le traitant de "raciste".
Depuis son rappel il y a un an, Benzema s'est mué en attaquant prolifique et généreux, tant avec ses partenaires - comme lorsqu'il offre le ballon du penalty à Kylian Mbappé pour l'égalisation contre la Belgique en demi-finale de Ligue des nations - qu'avec les photographes, à qui il distribue des sourires et des pouces levés.
L'ancien banni, dont le nom est régulièrement scandé par les supporters des Bleus, semble épanoui.
"Je ne prends pas (les choses) en mode +banni ou pas banni+", a-t-il déclaré le 8 octobre sur M6. "Il y a eu des choix. Je suis resté en club, ça m'a permis de bien travailler, de revenir plus fort, avec toujours l'équipe de France en tête."
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