C’était à la cérémonie des assises de la 6é édition internationale de formation en droits de l’homme. Une initiative de la Fondation Friedrich Naumann, en partenariat avec la Fondation René Cassin et le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) de Côte d’Ivoire.
"De plus, en censurant et en contrôlant la liberté d’expression, ces géants du numérique imposent et diffusent leur idéologie mondialiste", a déploré Adou Richard, au cours d’une leçon de clôture qu’il a prononcé le samedi 29 octobre, au siège du CNDH à Abidjan, autour du thème "La liberté d’expression à l’ère du numérique : opportunités, menaces et défis".
Selon le procureur, la faculté pour les GAFAM de censurer, faire disparaître des pans entiers de l’opinion, mais aussi de l’économie, la culture et des services, est une véritable menace pour la liberté d’expression à l'ère du numérique.
"La suppression des comptes de l’ancien Président américain Donald Trump, et de dizaines de milliers d’internautes sur la plupart des grandes plateformes numériques, ont montré que les géants pouvaient contrevenir aux principes les plus élémentaires de la liberté d’expression et de la pluralité d’opinion", a-t-il illustré.
Dans sa démarche argumentative, le procureur de la République, Adou Richard, part de l’évidence que le numérique soit un atout pour la démocratie, à travers le renforcement des liens sociaux, de grandes avancées au plan sanitaire, une influence politique effective etc…
Cependant, la liberté d’expression revalorisée à l’ère d’internet engendre de nombreuses problématiques, face aux paroles désobligeantes et dégradantes que les personnes formulent derrière leurs écrans, croyant en leur anonymat.
"Le numérique peut être un vecteur de discrimination, d’incitation à la haine, d’actes attentatoires à l’intégrité et à la dignité de la personne humaine, de violation de la vie privée", a-t-il mis en garde.
Dans cette même veine, Adou Richard a fait savoir que le danger du recours à internet par les terroristes, par exemple, leur permet d’adopter un mode opératoire réellement transnational, c'est-à-dire sans frontières.
En outre, la liberté d’expression à l’ère du numérique serait-elle de facto confrontée à des défis. Il s’agit entre autres, de la sécurité des médias et des journalistes, l’accès du public à l’information, la garantie de l’accès à internet, la lutte contre les fausses nouvelles ("fake news"), la désinformation et bien d’autres.
Il a par ailleurs préconisé, en guise de solution, la promotion de l'éducation aux médias pour lutter contre la désinformation et mettre au point des outils, qui aideront les utilisateurs et les journalistes.
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