A l’ouverture de cet atelier, Babacar Diouf, spécialiste en suivi projets et infrastructures financés par la BAD, a animé une session ayant pour thème : "Connaitre le système de sauvegarde intégré du groupe de la BAD".
Dans sa démarche argumentative, il a levé un coin du voile sur les forces et faiblesses de la politique de réinstallation involontaire des communautés impactées par les projets de cette institution multilatérale de développement économique durable des pays africains.
"Les politiques de la BAD, contrairement aux politiques en vigueur dans nos pays sont évolutives. Tous les 5 ans, elles sont évaluées et améliorées pour répondre, au maximum, aux exigences et à la volonté de la Banque", a-t-il déclaré.
En terme de force, le spécialiste en suivi projets et infrastructures financés par la BAD, Babacar Diouf, a annoncé que d’ici le premier trimestre 2024, un nouveau système sauvegarde tiré des enseignements durant ces cinq dernières années, notamment l’expérience du projet Train Express Régional (TER) de Dakar va entrer en vigueur.
Quant aux faiblesses, "ce système est souvent relégué au second plan par les gouvernements et les emprunteurs de la Banque. La Banque n’assure toujours pas le respect de son système de sauvegarde dans ses projets", a-t-il confronté.
En définitive, sa proposition aux instances dirigeantes de la BAD pour réussir une bonne planification de réinstallation des communautés qui ont perdu leurs terres et moyens de subsistance : il faut que ces communautés soient consultées au préalable et tenir également compte de leurs préoccupations.
Par ailleurs, il convient de noter que cet atelier de renforcement des capacités de la presse ivoirienne a été organisé par l’ONG Lumière Synergie Développement (LSD) du Sénégal en collaboration avec la Coalition ivoirienne des défenseurs des droits humains (CIDDH) avec le soutien d’Open Society.
Ce fut une opportunité pour Aby Dia, chargée de projet LSD, qui a rappelé les préoccupations de cette ONG, à savoir de soutenir davantage tout acteur qui s’intéresse à influencer positivement la BAD, sur les projets qu’elle finance en Afrique.
En termes de plaidoyer en action, elle a révélé trois projets avec des impacts spécifiques sur lesquels LSD a travaillé depuis 2018. Il s’agit notamment de la centrale thermique de Sindou dont la réalisation a fait appel à la vérification de la conformité ; le Train express régional (TER) de Dakar avec une médiation qui a fini vers la vérification de conformité, qui suit toujours son cours ; la centrale thermique de Mali Kounda dont la médiation promet des impacts positifs envers les communautés.
"Ce que nous attendons des journalistes, c’est relayer l’information et aider l’ONG LSD à atteindre son objectif et des cibles qui ne sont pas faciles à toucher. Avec le soutien de la presse, on peut faire de la propagande mais surtout influencer positivement la BAD", a-t-il indiqué.
Au nom de la partie ivoirienne, Antoine Tanoh, chargé du projet LSD auprès de la CIDDH, a souligné l’importance de cette rencontre avec la presse ivoirienne.
Selon le membre du staff de la Coalition ivoirienne des défenseurs des droits humains, de même que les populations du Sénégal qui ont perdu leurs biens, ont besoin de réparation, celles de Côte d’Ivoire notamment touchées par la centrale thermique de Taboth (Jacqueville-Côte d’Ivoire), le barrage hydroélectrique en fin de construction à Singrobo et Ahouati méritent que réparation leur soit accordée.
En outre, faut-il savoir que selon une source bien introduite auprès de la BAD, son Système de sauvegardes intégré est l’une des pierres angulaires de sa stratégie, visant à promouvoir une croissance inclusive du point de vue social et durable et environnemental.
Les sauvegardes sont un outil puissant pour identifier les risques, réduire les coûts du développement et améliorer la durabilité des projets, elles bénéficient ainsi aux communautés affectées et aident à préserver l’environnement.
Tous les commentaires 0
CONNECTEZ-VOUS POUR COMMENTER
VIDEOS