Depuis leur retour au pouvoir en août dernier, les talibans ont imposé une série de restrictions à la société civile, dont une grande partie visent à soumettre les femmes à leur conception intégriste de l'islam.
Début mai, le chef suprême des talibans, Hibatullah Akhundzada, a émis un décret selon lequel les femmes doivent se couvrir entièrement en public, y compris le visage, idéalement avec la burqa, un voile intégral avec une grille en tissu au niveau des yeux.
Il a également déclaré qu'en règle générale, les femmes devaient rester à la maison.
Cette semaine, dans la ville de Kandahar, berceau des talibans, le redouté ministère de la Promotion de la vertu et de la Prévention du vice a placardé de grandes affiches montrant deux femmes avec le visage couvert l'une d'une burqa, et l'autre d'un voile ne laissant apparaître que les yeux.
"Les femmes musulmanes qui ne portent pas le (voile intégral) essayent de ressembler à des animaux", est-il écrit sur les panneaux, placés notamment près de commerces ou à des grands carrefours.
"Porter des vêtements courts, serrés et fins va également à l'encontre du décret" du leader des talibans, ajoute le texte.
"Nous avons mis ces affiches dans toute la ville, et (pour) les femmes dont le visage n'est pas couvert, nous informerons leurs familles et prendrons des mesures conformément au décret", a déclaré à l'AFP Abdul Rahman Tayebi, responsable du ministère à Kandahar.
Selon le décret le chef suprême des talibans, les deux premières infractions sont sanctionnées d'un simple avertissement adressé aux chefs de famille, à la troisième, ces derniers écopent de trois jours de prison, et à la quatrième ils sont traduits en justice.
Mercredi, la Haute-commissaire aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, a critiqué "l'oppression systémique institutionnalisée" exercée par le régime taliban sur les femmes et les filles afghanes, dont la situation est désormais "critique".
Après leur retour au pouvoir, après 20 années d'occupation par les Etats-Unis et leurs alliés, qui les en avaient chassés en 2001, les fondamentalistes avaient promis de se montrer cette fois-ci plus souples.
Mais ils ont rapidement renié leurs promesses et érodé à nouveau progressivement les droits des femmes.
Des dizaines de milliers d'écolières ont ainsi été exclues des écoles secondaires afghanes, et beaucoup de femmes occupant des postes de fonctionnaires n'ont pas été autorisées à reprendre le travail.
Les femmes se sont également vu interdire de voyager seules, et elle ne peuvent se rendre dans les parcs et jardins publics de Kaboul que certains jours, les autres étant dévolus aux hommes.
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