Ces sanctions concernent aussi le Soudan du Sud, la Birmanie, et la Syrie. Il s'agit d'une première au sein de l'UE à l'encontre d'auteurs de violences sexuelles, a souligné le ministre néerlandais des Affaires étrangères Wopke Hoekstra.
"En imposant ces sanctions, nous envoyons un message clair aux coupables que leurs crimes ne resteront pas impunis", a-t-il déclaré. "Ces crimes horribles et inhumains ont des conséquences. C'est aussi un message aux victimes: l'UE vous soutiendra, où que vous soyez dans le monde".
Il a assuré que l'UE "n'hésiterait pas à étendre la liste", qui a été publiée mardi dans le Journal officiel à la veille de la Journée internationale des droits des femmes.
Parmi les personnes sanctionnées par des gels d'avoirs et une interdiction d'entrée dans l'UE figurent deux responsables talibans: le ministre de l'Enseignement supérieur Neda Mohammad Nadeem, "responsable de la violation généralisée du droit des femmes à l'éducation" et le ministre de la Promotion de la vertu et de la prévention du vice Mohammad Khalid Hanafi.
- "Tactique de guerre" -
Un responsable de la police de Moscou, Alexandre Fedorinov, et l'un de ses subordonnés, Ivan Ryabov, sont aussi visés, accusés d'arrestations arbitraires et de tortures de manifestantes anti-guerre.
De même que deux hauts responsables militaires russes, Nikolaï Kouznetsov et Ramil Ibatoulline, pour des violences sexuelles et viols commis par des hommes sous leur commandement en Ukraine en mars et avril 2022.
Deux responsables locaux du Soudan du Sud, à la tête de milices pro-gouvernementales, Gatluak Nyang Hoth et Gordon Koang Biel, sont sanctionnés pour "usage systématique des violences sexuelles comme tactique de guerre".
Egalement sur la liste, le vice ministre birman de l'Intérieur Toe Ui est accusé d'avoir permis au personnel de la sécurité militaire sous son autorité de recourir à "la nudité forcée, aux viols, aux électrochocs, aux brûlures des parties génitales et aux violences excessives lors des détentions arbitraires et des interrogatoires d'hommes, de femmes" et notamment "de membres de la communauté LGBTQI".
Toe Ui est un ancien chef du Bureau militaire (OCMSA) qui supervise les centres de détention et interrogatoires en Birmanie, l'une des trois entités sanctionnées par l'UE. Tout comme la prison pour femmes de Qarchak (Iran), où les détenues sont victimes "d'abus sexuels de la part des gardiens" et "souvent menacées de viol pour leur soutirer des aveux".
Aussi visée, la Garde républicaine syrienne met en oeuvre les instructions du gouvernement syrien "d'utiliser la violence sexuelle et basée sur le genre pour réprimer et intimider la population syrienne, en particulier les femmes et les filles".
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