La réhabilitation psychologique des parents des victimes de la crise post-électorale est en marche.
En effet, le Gouvernement, soucieux d’une Côte d’Ivoire unie et solidaire, a placé la restauration, la consolidation de la cohésion sociale au rang de ses priorités.
Et pour joindre l’acte à la parole, le Chef de l’Etat a annoncé le lancement des opérations d’exhumation et d’identification des personnes qui sont décédées et qui auraient été inhumées, dans des fosses communes, cimetières clandestins, espaces publiques et autres lieux sur le territoire national, en Conseil des ministres du 30 janvier 2013.
C’est dans cette optique que les cérémonies de remise des corps exhumés se sont déroulées dans les villes de Guiglo, Bloléquin et Toulepleu en vue de permettre à Madame la Ministre en charge de la Solidarité de rencontrer les parents des victimes.
"La cérémonie qui nous rassemble est, certes une réponse à la demande des parents des victimes qui ont souhaité rentrer en possession des corps de leurs proches, mais c’est surtout la seule voie possible qui s’offre à l’Etat de Côte d’Ivoire pour accompagner ses enfants, rendant ce jour mémorable", a fait savoir Belmonde Dogo, ministre de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté.
Continuant sur sa lancée, elle a précisé que "loin d’être le lieu de se rappeler des douleurs, cette cérémonie est plutôt l’occasion donnée pour enfin faire le deuil et prier pour que nos défunts reposent définitivement en paix".
"Nous avons pour le département de Guiglo 16 victimes exhumées, 58 victimes exhumées pour le département de Bloléquin et pour le département de Toulepleu, nous avons 38 victimes exhumées soit un total de 112 corps", a-t-elle révélé.
Pour Gueï Sépohi Irène, la représentante des familles, "maintenant que les corps ont été restitués, il est temps d’apaiser les cœurs et d’aller à la réconciliation".
La président du Conseil régional du Cavally, Anne-Désirée Ouloto, par ailleurs, ministre de la Fonction Publique, a fait observerune minute de silence à la mémoire des victimes, avant de déclarer "Dieu a créé l’oubli, puisse-t-il continuer de panser les plaies. La souffrance vécue pendant la crise est encore perceptible sur le visage des familles".
"Il y a 12 ans pour nécessité d’enquête judiciaire la Cour pénale internationale (CPI) a demandé l’exhumation de certains corps. Merci aux familles qui ont accepté car dans certaines régions les gens ont refusé. Un sentiment de fierté face à cet acte citoyen", a-t-elle ajouté avant d’émettre un vœu. Celui de "tout mettre en œuvre pour que plus jamais la guerre ne revienne en Côte d’Ivoire. Le chemin de la paix est le plus difficile, il nécessite l’acceptation de l’autre".
Kouadio Konan Bertin (KKB), Ministre de la Réconciliation et de la Cohésion Nationale, présent également à cette cérémonie, a tenu à remercier les familles pour leur patience (celles-ci ont attendu 12 ans avant de rentrer en possession des corps de leurs enfants) et leur confiance aux autorités étatiques qui a permis à la justice de faire son travail.
Il a particulièrement salué la grandeur d’âme du peuple WÊ.
Ainsi, a-t-il lancé "il faut tourner le dos définitivement à la guerre et se tourner vers la réconciliation. L’heure n’est plus aux pleurs, faisons définitivement le deuil et passons à autre chose".
Il faut rappeler que la remise concerne les victimes exhumées pendant les crises post-électorales.
Ainsi donc, 16 Victimes exhumées à Guiglo, 38 à Toulepleu et 58 à Bloléquin. Ce qui fait un total de 112 Victimes qui ont été exhumées et sur lesquelles 47 ont été identifiées et dont les familles reçoivent la compassion du gouvernement ce jour.
En guise de remise symbolique, c’est la dépouille Simi Juliette épse Guidy, matriarche de la tribu FÊWA fondatrice de Toulepleu, et qui n’est autre que la mère du Chef Canton actuel.
Une somme de 1 500 000 FCFA, dont 500 000 FCFA pour les obsèques et 1 000 000 FCFA à titre d’indemnisation, a été perçue par chaque famille pour permettre des funérailles dignes à leurs proches.
Les frais de conservation, de transfert et de cercueil ont été pris en charge par le Gouvernement. Les familles ont jusqu’à fin mars pour fixer une date à leur convenance, pour la ré-inhumation.
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