Macron sur les terres du général de Gaulle pour les 50 ans de sa mort.

Publié le 9 nov. 2020 à 16:30 Modifié le 29 sept. 2022 à 15:50

  • Macron sur les terres du général de Gaulle pour les 50 ans de sa mort.

Le 9 novembre 1970, le général de Gaulle décédait à Colombey-les-deux-Eglises, le village du nord-est de la France où il s'était retiré.

Le 9 novembre 1970, le général de Gaulle décédait à Colombey-les-deux-Eglises, le village du nord-est de la France où il s'était retiré. Cinquante ans après, le président Emmanuel Macron a accompli lundi le traditionnel "pélerinage" pour rendre hommage à cette figure tutélaire française.


Emmanuel Macron, accompagné de son épouse Brigitte, n'a pas prononcé de discours et ne s'est pas exprimé. Sous un beau soleil automnal, le chef de l'Etat a respecté toutes les étapes du "pèlerinage" de Colombey: la visite à la Boisserie, la résidence de la famille de Gaulle, le dépôt de gerbe sur la tombe du général et la cérémonie militaire au pied de l'immense Croix de Lorraine qui domine les vignes et les champs environnants.


Avant son arrivée, M. Macron avait envoyé un tweet rendant hommage à son plus illustre prédécesseur, décédé le 9 novembre 1970, quelques jours avant son 80e anniversaire.

"Résilience et volonté. Cet esprit fut incarné par Charles de Gaulle, engagé pour la France dans les moments de douleurs comme dans ceux de gloires. Cet esprit est un héritage, celui de la France", y déclare-t-il.


Dans une vidéo intégrée au tweet, Emmanuel Macron souligne en voix off que de Gaulle (1890-1970) qui dirigea le pays de 1944 à 1946 puis de 1958 à 1969, avait une "confiance inébranlable dans le destin de la France" et "nous dit que la France est forte quand elle se tient unie".


A cause de l'épidémie de Covid-19, le cinquantenaire de sa mort a été commémoré sobrement dans ce bourg de 700 habitants où le général de Gaulle passait ses vacances et où il vécut les derniers mois de sa vie après sa démission en 1969. Pas de public, seulement d'une trentaine de personnes, dont des membres de la famille de Gaulle.

Après 1970, le "pèlerinage du 9 novembre" était devenu un rendez-vous incontournable pour les élus gaullistes. Les présidents Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy n'y ont pas dérogé, tandis que le socialiste François Hollande ne s'est rendu qu'à une reprise à Colombey durant son quinquennat.


Pour Emmanuel Macron, ce déplacement marque la fin des célébrations de l'année de Gaulle, organisée pour les anniversaires de sa naissance il y a 130 ans, de l'appel du 18 juin 1940 qu'il lança depuis Londres après la défaite de la France pour appeler à continuer le combat contre l'Allemagne nazie, et de sa mort.


Figure de la résistance à l'occupation nazie, initiateur d'une nouvelle constitution qui instaura la Ve République et l'élection du président au suffrage universel, de la décolonisation en Algérie et en Afrique noire et de la force de dissuasion nucléaire française, Charles de Gaulle est devenu une figure tutélaire célébrée de l'extrême-droite à l'extrême-gauche, chacun revendiquant une partie de son héritage.

Cinquante ans après sa mort, il continue de fasciner les Français: une vingtaine de livres lui ont été consacrés depuis la rentrée, et la télévision française multiplie les émissions.


"L'attraction qu'il exerce encore est incontestable: il suffit de regarder les sondages. Sa popularité en tant qu'homme du 18-Juin est sans équivalent dans l'histoire", souligne Eric Roussel, auteur de "De Gaulle monument français".