Huit nouveaux départements en France avancent dimanche leur couvre-feu à 18H00 (17H00 GMT), une mesure contestée mais jugée nécessaire pour tenter d'éviter un rebond de l'épidémie de Covid-19 alors que la circulation du nouveau variant britannique inquiète.
Ces huit départements du centre, de l'Est et du Sud-Est, qui seront rejoints mardi par deux autres, s'ajoutent à quinze départements essentiellement dans l'Est déjà soumis depuis une semaine à un couvre-feu à 18H00 au lieu de 20H00 sur le reste du territoire.
La semaine qui s'ouvre s'annonce décisive pour évaluer la menace de cette version du coronavirus, réputée plus contagieuse, sur le territoire français. L'impact des fêtes de fin d'année, deuxième sujet de préoccupation, devrait aussi commencer à être connu.
Côté vaccination, après de vives critiques sur la lenteur au démarrage de la campagne, le ministre de la Santé Olivier Véran a affirmé samedi que le pays passerait "probablement le cap symbolique des 100.000 Français vaccinés dans le week-end".
Les huit départements concernés dimanche par l'avancement du couvre-feu sont le Cher, l'Allier, la Côte-d'Or, le Haut-Rhin et le Bas-Rhin, ainsi que le Vaucluse, les Alpes-de-Haute-Provence et les Bouches-du-Rhône. Ils seront rejoints mardi par le Var et la Drôme.
Le Premier ministre Jean Castex a défendu samedi des "mesures difficiles mais nécessaires face à une épidémie (qui) ne faiblit pas, ou qui se renforce dans certaines zones".
L'avancement du couvre-feu est contesté par des élus locaux doutant de son efficacité sur le plan sanitaire et par craintes de retombées économiques.
A Marseille (Sud-Est), les autorités justifient leur décision après la découverte fin décembre d’un "probable" cluster du variant britannique au sein d'une famille française de cinq personnes, résidant au Royaume-Uni et venue pour les fêtes. Quarante-cinq personnes contact ont été identifiées et 23 testées positives.
Au total, une quarantaine de cas de contamination par ce variant sont avérés en France, et trois autres par un variant différent initialement repéré en Afrique du Sud.
La mutation, qui semble 50% à 70% plus contagieuse, pourrait circuler déjà activement. "On n'y échappera pas", redoute le chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, Eric Caumes.
Un dépistage massif s'est déroulé samedi à Bagneux, en banlieue parisienne, où le variant a été détecté vendredi. Une vaste campagne de tests PCR et antigéniques pour le détecter débutera lundi à Roubaix (Nord).
Une enquête nationale a été lancée pour réaliser une "première cartographie" de sa diffusion ce qui pourrait préluder à de nouvelles mesures.
Les indicateurs de l'épidémie restent inquiétants, avec quelque 20.000 contaminations quotidiennes et un taux de personnes positives en hausse, à 6,3%. La tension hospitalière ne baisse pas, avec 24.240 patients hospitalisés, dont 2.600 en réanimation.
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