La Cnuced, un groupe de réflexion économique des Nations unies, a réclamé jeudi qu'une augmentation du financement de l'adaptation au changement climatique soit sur la table de la COP26 qui s'ouvre dimanche à Glasgow.
Publié avant le prochain sommet de l'ONU sur le climat, le Rapport sur le commerce et le développement 2021 de la Cnuced (Conférence des Nations unies pour le développement) souligne que dans de nombreux pays défavorisés, la vulnérabilité aux chocs économiques et climatiques s'aggrave mutuellement.
Le document présente les grandes lignes des réformes du système financier international qui pourraient permettre d'acheminer davantage de fonds d'adaptation au changement climatique vers ces pays.
Selon le rapport, les réformes devraient se concentrer notamment sur le respect des engagements en matière d'aide publique au développement (APD) : si les pays du G7 avaient atteint l'objectif de 0,7% d'APD en 2020, 155 milliards de dollars supplémentaires auraient été disponibles pour atteindre les objectifs de développement.
La Cnuced plaide également en faveur de l'allègement et la restructuration de la dette des pays en développement et de la mise à disposition accrue de capitaux pour les banques multilatérales de développement. Ces capitaux pourraient être financés par une obligation verte et une taxe de style Tobin, ou par la réaffectation des subventions des combustibles fossiles, estiment les économistes de l'ONU.
"Le changement climatique ne connaît pas de frontières. Aussi notre stratégie d'adaptation doit-elle être coordonnée au niveau mondial", a déclaré la Secrétaire générale de la Cnuced, Rebeca Grynspan, en conférence de presse.
"Réaliser l'engagement de 100 milliards de dollars par an pour le Fonds vert pour le climat est une nécessité à Glasgow. (...) Mais pour aligner l'ambition et l'action, il faudra un effort de réforme concerté au niveau multilatéral afin de garantir un financement adéquat pour que les pays en développement s'adaptent aux conséquences de plus en plus graves du changement climatique", a-t-elle ajouté.
Selon l'ONU, les pays en développement subissent des pertes économiques relatives trois fois plus importantes que les pays à haut revenu en raison des catastrophes climatiques.
Et les coûts d'adaptation au changement climatique dans les pays en développement pourraient atteindre 300 milliards de dollars en 2030 (258 millions d'euros) et, si les objectifs d'atténuation ne sont pas atteints, jusqu'à 500 milliards de dollars en 2050, souligne également la Cnuced.
Mais les financements actuels représentent moins d'un quart du montant prévu pour 2030 et le rapport avertit que le recours au financement privé ne permettra pas d'atteindre l'échelle voulue ni de desservir les pays qui en ont le plus besoin.
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