Avion détourné au Bélarus: l'ONU demande la libération immédiate de l'opposant

Publié le 25 mai 2021 à 10:39 Modifié le 25 mai 2021 à 13:39

  • Avion détourné au Bélarus: l'ONU demande la libération immédiate de l'opposant

L'ONU a demandé mardi la libération sans délai du journaliste d'opposition interpellé à Minsk après le déroutement d'un avion de ligne par les autorités du Bélarus, réclamant en outre la preuve que ce dernier n'était pas torturé.

L'ONU a demandé mardi la libération sans délai du journaliste d'opposition interpellé à Minsk après le déroutement d'un avion de ligne par les autorités du Bélarus, réclamant en outre la preuve que ce dernier n'était pas torturé. 

 

"Nous demandons la libération immédiate de Roman Protassevitch et de Sofia Sapéga (sa compagne ndlr), qui devraient tous deux être autorisés à se rejoindre leur destination prévue en Lituanie", a déclaré un porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme Rupert Colville.

 

"Nous craignons pour la sécurité de Roman Protassevitch et souhaitons obtenir l'assurance qu'il est traité humainement et n'est pas soumis à des mauvais traitements ou à la torture", a-t-il ajouté, lors d'un point de presse régulier de l'ONU à Genève.

 

Le porte-parole a indiqué que son apparition à la télévision d'État lundi soir "n'était pas rassurante, étant donné les contusions apparentes sur son visage, et la forte probabilité que son apparition n'était pas volontaire, et que sa +confession+ a été obtenue de force". 

 

"De tels aveux obtenus de force sont interdits par la Convention contre la torture", a-t-il rappelé.

Les autorités bélarusses sont accusées d'avoir rerouté un vol commercial Athènes-Vilnius sur Minsk à cause d'une prétendue alerte à la bombe afin de pouvoir arrêter Roman Protassevitch, un journaliste d'opposition de 26 ans qui était à bord. Sa compagne, Sofia Sapéga, une ressortissante russe, a également été arrêtée.

 

"Comme tant d'autres, nous sommes choqués par l'arrestation illégale et la détention arbitraire du journaliste", a indiqué M. Colville, en dénonçant les "faux prétextes" qui ont servi à sa détention.

 

Le porte-parole du Haut-Commissariat a indiqué que la manière dont l'opposant de 26 ans a été "enlevé" d'un Etat à un autre "équivaut à une restitution extraordinaire", un terme pour désigner diverses pratiques par lesquelles les autorités d'un pays transfèrent des personnes d'un pays à un autre sans respecter de procédure, a-t-il dit.

 

"Un tel abus de pouvoir de l'Etat à l'encontre d'un journaliste pour avoir exercé des fonctions qui sont protégées par le droit international mérite la plus forte condamnation", a-t-il dit.

La télévision bélarusse a diffusé lundi soir une vidéo du jeune homme, filmée selon cette source dans une prison de Minsk, dans laquelle il avoue avoir organisé des "troubles" dans le pays. 

 

"Cette arrestation arbitraire est le signe d'une escalade extrêmement inquiétante de la répression des voix dissidentes, non seulement des journalistes mais aussi des défenseurs des droits humains biélorusses et d'autres acteurs de la société civile, y compris ceux qui vivent à l'étranger", a relevé M. Colville.