Roumanie : le gouvernement visé par une deuxième motion de censure

Publié le 28 sept. 2021 à 16:31 Modifié le 8 sept. 2022 à 12:07

  • Roumanie : le gouvernement visé par une deuxième motion de censure

L'opposition de gauche de Roumanie a annoncé mardi avoir déposé une motion de censure contre le gouvernement de Florin Citu, déjà sous pression après l'éclatement de la coalition au pouvoir, alors que le pays fait face à une flambée des cas de coronavirus.

L'opposition de gauche de Roumanie a annoncé mardi avoir déposé une motion de censure contre le gouvernement de Florin Citu, déjà sous pression après l'éclatement de la coalition au pouvoir, alors que le pays fait face à une flambée des cas de coronavirus.

 

"Le gouvernement Citu doit partir au plus vite", a lancé le chef de file du Parti social-démocrate (PSD, opposition) Marcel Ciolacu.

 

Cette formation, qui dispose de 157 sénateurs et députés sur un total de 465, accuse le gouvernement libéral d'avoir "appauvri les Roumains, lourdement endetté le pays et bâclé la campagne de vaccination".

 

Le Premier ministre était déjà visé par une motion de défiance déposée début septembre par l'un des partis au pouvoir, l'USR-Plus, qui a quitté dans la foulée la coalition formée suite aux législatives de décembre dernier. Mais des vices de procédure ont empêché à ce jour le parlement de se prononcer sur ce texte.

 

"Nous allons appuyer la première motion soumise au vote car nous ne pouvons plus aller de l'avant avec le gouvernement Citu", a déclaré la présidente du Sénat, Anca Dragu, élue de l'USR-Plus.

 

Les six ministres de cette formation avaient déposé en bloc leur démission après plusieurs désaccords avec M. Citu, accusé d'attitude "dictatoriale".

 

La goutte d'eau qui a fait déborder le vase a été la décision de ce dernier de verser aux administrations locales 10 milliards d'euros destinés à la modernisation des infrastructures, qualifiée de "siphonnage" de fonds publics par ses détracteurs. 

 

La motion du PSD sera soumise au vote mardi prochain, a décidé le parlement. Afin de renverser le gouvernement, elle doit recueillir 234 voix, un seuil qui pourrait être largement dépassé si les 80 élus de l'USR-Plus et les 47 du parti d'extrême droite AUR votent pour, comme annoncé.

 

Le cas échéant, il appartiendra au chef de l'Etat Klaus Iohannis de désigner un nouveau Premier ministre qui devra trouver une majorité.

 

Cette nouvelle crise politique intervient alors que la Roumanie traverse une quatrième vague particulièrement virulente de Covid-19, plusieurs médecins évoquant des "conditions de guerre" dans leurs hôpitaux, débordés par l'afflux de malades.

 

Mardi, plus de 11.000 nouveaux cas de coronavirus ont été recensés en 24 heures, un record depuis le début de la pandémie, ainsi que 208 décès.

 

Malgré ces chiffres inquiétants, la campagne de vaccination marque le pas, seuls un tiers des 19 millions de Roumains ayant été immunisés à ce jour, soit le deuxième taux le plus bas dans l'UE après la Bulgarie.