Les dégâts déjà provoqués par le réchauffement climatique "devraient être une préoccupation suprême pour toutes les nations" du monde, affirment les signataires de cet appel, rédigé par seize rédacteurs en chef de revues médicales africaines de premier plan.
"Il est profondément injuste que les nations les plus touchées aient le moins contribué aux émissions mondiales cumulées, qui sont à l'origine de la crise climatique et de ses effets de plus en plus graves", indique l'éditorial commun, publié à quelques semaines des négociations climat des Nations unies (COP27, 5-18 novembre).
Le texte doit paraître dans 50 titres scientifiques africains et des revues médicales internationales comme The BMJ, The Lancet, le New England Journal of Medicine et le National Medical Journal of India.
Les auteurs dénoncent la promesse non tenue par la communauté internationale de fournir 100 milliards de dollars par an d'ici 2020 aux pays en développement afin de stimuler leur transition vers des énergies propres et de les aider à se préparer aux futurs impacts climatiques.
Le réchauffement climatique fait déjà payer un lourd tribut aux économies africaines et à la santé de leurs populations, affirment les auteurs.
La malnutrition, fortement aggravée par les conséquences du changement climatique sur la nourriture et l'eau, provoque la mort d'environ 1,7 million de personnes par an en Afrique, selon des estimations citées par l'éditorial. Dans le même temps, inondations et dégradations de l'environnement entraînent aussi une augmentation du paludisme, de la dengue, du virus Ebola et d'autres maladies infectieuses en Afrique subsaharienne.
Malgré certains progrès, notamment sur les systèmes d'alerte anticipée et les infrastructures de protection contre l'augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, les auteurs soulignent que les nations riches, historiquement responsables des émissions d'énergies fossiles à l'origine du réchauffement, ont la responsabilité d'agir, tant sur le plan moral que dans leur propre intérêt.
"L'action doit commencer maintenant, et commencer là où le problème fait le plus mal, en Afrique. Si nous n'agissons pas, la crise deviendra très vite le problème de tout le monde", estime Lukoye Atwoli, professeur et doyen du Medical College East Africa.
Tous les commentaires 0
CONNECTEZ-VOUS POUR COMMENTER
VIDEOS