Pourparlers russo-ukrainiens en Turquie, au lendemain du bombardement d'un hôpital pédiatrique

Publié le 10 mars 2022 à 09:05 Modifié le 29 sept. 2022 à 15:46

  • Pourparlers russo-ukrainiens en Turquie, au lendemain du bombardement d'un hôpital pédiatrique

Les chefs de la diplomatie russe et ukrainienne se rencontrent jeudi en Turquie pour la première fois depuis le début de l'invasion russe en Ukraine le 24 février, des pourparlers qui interviennent au lendemain du bombardement d'un hôpital pédiatrique dans la ville assiégée de Marioupol dans lequel trois personnes, dont une fillette, ont trouvé la mort.

Les chefs de la diplomatie russe et ukrainienne se rencontrent jeudi en Turquie pour la première fois depuis le début de l'invasion russe en Ukraine le 24 février, des pourparlers qui interviennent au lendemain du bombardement d'un hôpital pédiatrique dans la ville assiégée de Marioupol dans lequel trois personnes, dont une fillette, ont trouvé la mort. 

 

Le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov et son homologue ukrainien Dmytro Kuleba, tous deux arrivés à Antalya (sud), station balnéaire prisée des touristes russes, ont débuté jeudi matin leur entretien sous la médiation du chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu.

 

Des responsables de Kiev et Moscou se sont déjà rencontrés à plusieurs reprises mais c'est la première fois que la Russie, de plus en plus isolée par les sanctions occidentales qui la visent, a dépêché un ministre pour des discussions sur cette crise, qui a débuté il y a deux semaines exactement.

 

Les pourparlers entre Kiev et Moscou ont jusqu'à présent abouti à plusieurs cessez-le-feu locaux et à l'ouverture de corridors humanitaires pour évacuer des civils de villes assiégées, mais la Russie a été à plusieurs reprises accusée d'avoir violé ces accords.

 

"Je n'ai pas grand espoir mais nous ferons tout pour en retirer le maximum", a déclaré M. Kuleba avant la rencontre d'Antalya, affirmant que "tout dépendra des instructions que Lavrov aura reçues".

 

Lors d'un premier entretien bilatéral avec M. Cavusoglu, M. Kuleba a indiqué qu'il insisterait auprès de son homologue russe sur "un cessez-le-feu immédiat", "une amélioration de la situation humanitaire à Marioupol, Kharkiv, Soumy, Volnovakha et d'autres villes ukrainiennes", et "un retrait des troupes russes" du territoire ukrainien, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères ukrainien.

 

En attendant, la Russie maintient une campagne de bombardements et un siège des grandes villes. A l'image du bombardement mercredi d'un hôpital pour enfants à Marioupol, port stratégique sur la mer d'Azov (sud-est) assiégé par les forces russes.

 

Trois personnes, dont une fillette, y ont péri, a annoncé dans un nouveau bilan jeudi la mairie de Marioupol, qui faisait état la veille de 17 blessés.

 

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a condamné un "crime de guerre", a partagé des vidéos montrant la destruction, après un raid aérien, de l'établissement. On peut voir l'intérieur de bâtiments soufflés, des débris, des feuilles de papier et des morceaux de verre jonchant le sol.

 

La Maison Blanche a de son côté dénoncé un usage "barbare" de la force contre des civils, et le Premier ministre britannique Boris Johnson a qualifié le bombardement d'"immoral".

 

Le bombardement s'est produit alors que des femmes étaient en train d'accoucher dans l'hôpital, qui venait d'être rééquipé, a indiqué à l'AFP un membre de l'administration militaire de la région de Donetsk.

 

Le gouvernement russe n'a pas nié l'attaque, mais a affirmé que des "bataillons nationalistes" ukrainiens utilisaient l'hôpital comme base de tirs.

 

Les neuf jours de siège de Marioupol ont déjà fait 1.207 morts, a affirmé mercredi soir la mairie. 

 

Dans son dernier bilan mercredi, l'ONU a estimé que 516 civils ont été tués et plus de 800 blessés en Ukraine depuis le début de l'invasion, qui a jeté sur les routes de l'exil plus de deux millions de réfugiés.